Naissance : tour du monde des traditions

Et ailleurs, quelles sont les différentes façons d’appréhender la grossesse et l’accouchement ? Coup de projecteur sur six traditions autour du globe.

langfr-225px-Flag_of_Spain.svgESPAGNE

JOUER À SAUTE-BÉBÉ

Ils sont déguisés en démons, en costume rouge et jaune et… sautent au-dessus de bébés placés sur un matelas. Bienvenue à Castrillo de Murcia, une petite ville espagnole qui célèbre El Colacho, le saute-bébés. Cette pratique est censée « nettoyer du péché et purifier » les enfants nés dans l’année. La tradition se tient depuis 1621 déjà, à l’occasion de la Fête-Dieu, 60 jours après Pâques. À l’époque, le Pape Benoît XVI avait appelé les prêtres espagnols à ne plus y participer. Sans succès.

318VqWxWiuL._SX355_TURQUIE

SIROP, COUTEAU, CISEAUX

Dans certaines régions de la Turquie, il existe une croyance pour prédire le sexe du bébé. Quelqu’un place un couteau sous un coussin et une paire de ciseaux sous un autre. Si la femme enceinte s’assoit sur le coussin avec le couteau, elle aura un fils. Pour le coussin « aux ciseaux », ce sera une fille. La tradition veut également que les nouvelles mères consomment le Lohusa Serbeti (« le sirop de l’accouchée »). Composée de cannelle, de clous de girofle et de colorants alimentaires rouges, cette boisson est servie à la maman à l’hôpital puis à domicile. Ce breuvage est considéré comme fortifiant.

21AdMPSfywL._SX355_CHINE

ASSISE !

« S’asseoir sur un mois », ou « Zuo Yuezi », c’est une des traditions chinoises relativement fréquentes. Là-bas, il est préférable que la femme qui vient d’accoucher se repose pendant un mois, quelque soit son rang social. Pendant cette période, la plupart des Chinoises ne doivent pas se laver les cheveux, ni ouvrir les fenêtres ou brancher la climatisation, ni regarder la télévision et manger d’aliments froids. Elles agissent ainsi pour ne pas attraper froid et pouvoir se remettre sur pied. Dans l’imaginaire, si ces règles ne sont pas respectées, la femme sera plus tard sujette aux migraines et à l’arthrite.

21PUlJdNS7L._SX355_PAYS-BAS

COMME À LA MAISON

Chez nos voisins néerlandais, l’accouchement à domicile est une vraie tradition. Il concerne une femme sur six et n’est pas du tout considéré comme une méthode alternative. Aux Pays-Bas, les femmes estiment que l’atmosphère à la maison est plus calme et tranquille, comparé à l’hôpital.

16617-bali_400pxBALI

PLACENTA, MON AMOUR

La pratique était fréquente à l’époque, mais elle tend à se faire plus discrète : à Bali, le mari assistant son épouse durant l’accouchement recueillait le placenta qu’il lavait ensuite pour le placer dans une noix de coco. Aujourd’hui, le rituel est encore pratiqué par certains papas qui récupèrent le placenta à l’hôpital et l’enterrent devant chez eux, histoire de porter chance au nouveau-né.

1200px-Flag_of_Nigeria.svgNIGERIA

LE BAIN DE MAMIE

Les grands-mères sont très importantes dans la culture nigériane. Ainsi, la tradition « Omugwo » veut que le premier bain de bébé soit donné par mamie. Souvent pratiquée dans certaines régions rurales, cette cérémonie doit rappeler à la mère qu’elle n’est pas seule à éduquer l’enfant.

Dis-moi comment on fête Noël dans ton pays

#EPJTMV. Ah la magie de Noël ! L’esprit de la fête et du partage… À Tours, ville cosmopolite, les habitants originaires de contrées lointaines fêtent Noël un peu, beaucoup ou pas du tout ! Mélange des gastronomies, des coutumes et des traditions… Petit tour du monde.

Éthiopie, Sahgah, 31 ans. 
« Tous les chrétiens fêtent Noël en Ethiopie, c’est une fête très populaire où l’on invite toute notre famille et  nos voisins. Mais là-­bas, on le célèbre début janvier. Étant installée en France depuis un an, je vais fêter Noël  deux fois cette année : à la date française et à la date éthiopienne. »

Mali, Siaka, 27 ans. 
« À Bamako, on fête Noël entre jeunes. Le 24 au soir, je faisais des soirées dansantes jusqu’au bout de la  nuit. En fait, ça ressemble un peu à votre 31 décembre. Mais quand j’étais petit, je ne faisais rien de particulier  pour Noël. Depuis que je suis dans l’Hexagone, et que j’ai rencontré ma compagne qui est de Tours, je fête  Noël à la française. »

Earth_planetLiban, Rafic, 43 ans. 
« Au Liban, Noël est une fête extraordinaire que toutes les communautés célèbrent. Cela ressemble vraiment  à la France : il y a le sapin, les enfants ouvrent les cadeaux le 24 au soir et on fête Noël en famille avec un  grand repas le 25. »

Arabie Saoudite : Ahmed, 35 ans. 
« En Arabie Saoudite, on ne fête pas Noël mais l’Aïd, en été. On réunit toute la famille, on mange beaucoup  de gâteaux et on s’offre des cadeaux. Comme pour Noël, sauf qu’on ne boit pas. Je suis en France depuis  trois mois et pour Noël, je vais participer aux festivités car j’adore cette fête et cet état d’esprit de partage. »

Lituanie, Solveiga, 26 ans. 
« En Lituanie, Noël est une grande fête. Quelques jours avant le grand jour, on effectue un grand ménage car  tout doit être parfait. On mange 12 plats, un pour chaque mois. C’est une fête très familiale, on laisse une  assiette vide pour les membres de la famille décédés. On doit goûter à tout mais on ne boit pas d’alcool et on  ne mange pas de chocolats. En attendant le Père Noël, on endort les enfants avec du lait au pavot. On aime  aussi faire des prédictions en tirant des pailles : une longue signifie une longue vie, une courte un mariage  prochain. »

Albanie, Andi, 26 ans. 
« En Albanie, je faisais juste un repas en famille le 25. On ne s’offrait pas de cadeau, mais on installait quand  même un sapin en décembre. Dans mon pays, certains ne fêtent pas Noël, alors que les catholiques le fêtent  comme en France. Et puis, il y a des gens, comme ma famille, qui célèbrent Noël sans pour autant que ce soit  une grande fête. Je suis arrivé en France il y a six ans et je ne fais pas Noël, sauf si des amis me proposent  de sortir. »

Corée du Sud, Han Bi, 20 ans. 
« Chez nous, le 25 décembre est un jour férié depuis 1948 car les Américains ont importé cette tradition. Mais  c’est surtout une fête commerciale. En général, on offre des cadeaux aux enfants et on achète une bûche  pour le dessert. Cette année, en France, je partagerai une bûche de Noël avec mes amis. »

Algérie, Kader, 35 ans. 
« Avec ma femme, on fait un mélange de plats algériens et français pour le repas de Noël. L’important, c’est le  métissage. On le fait d’ailleurs toute l’année, car c’est ce que l’on veut transmettre à nos enfants. Noël, c’est  juste l’occasion de rappeler en plus les valeurs de solidarité et de partage. »

Australie, James, 21 ans. 
« En décembre nous fêtons Noël en t­-shirt et à la plage car c’est l’été, c’est un jour férié et la fin de l’année  scolaire. Même s’il fait chaud nous décorons quand même un sapin. Je passe le jour de Noël avec mes  proches. Une année dans la famille du côté maternelle, une autre, du côté paternel. Nous mangeons une  dinde, du pudding, des fruits de mer et… de bons barbecues. Nous nous offrons des cadeaux comme ici, mais  Noël est quand même moins grandiose en Australie. »

Marie, Chili, 21 ans. 
Noël au Chili c’est en plein été, du coup l’ambiance générale est un peu différente. Dans les centres  commerciaux, il y a de la fausse neige, des sapins, des calendriers de l’avent. En revanche, les vitrines sont  remplies de maillots de bains. Et comme en France, les Chiliens fêtent Noël en famille.

Aimie Faconnier, Camille Charpentier et Chloé Marriault