Peggy, la « madame logistique » de la guinguette de Tours

#VisMaVille Depuis vingt ans, la guinguette marque à Tours l’arrivée des beaux jours. Raté pour cette saison, débutée sous la pluie. Mais cela n’empêche pas Peggy et ses acolytes d’être sur le pont pour que tout tourne rond !

Aurait-elle voulu convoquer le soleil qu’elle ne s’y serait pas mieux pris, avec son gilet d’un jaune chaleureux. S’extirpant de son petit bureau niché au cœur du bâtiment de la guinguette principale pour nous recevoir, Peggy aime être au cœur de l’action. « Cela me permet d’être au plus près du terrain et de ses réalités. » Vous ne l’y verrez pourtant pas le soir, à moins qu’elle ne reste dans les environs pour son plaisir personnel. Pour elle, le boulot à la guinguette, c’est 9 h-18 h du lundi au vendredi, et pour une simple et bonne raison : elle n’est pas derrière le bar, mais du côté administratif et logistique.

Peggy fait en effet partie de l’équipe de coordination de la guinguette, ou plutôt des guinguettes, puisqu’au fil du temps l’aventure a essaimé des deux côtés de la Loire. La Plage rive nord, Chez Dupont à l’Est, Le Foudre à l’Ouest, et la Principale, chaque site a son responsable et son équipe. Une cinquantaine de personnes au total, sans compter les extras.

Peggy épaule les responsables et leurs équipes dans la gestion des lieux, tout en harmonisant l’ensemble. Ne parlons pas de « chef d’orchestre » ! Elle semble allergique à la notion de direction ou management, et insiste sur le travail d’équipe : « Mon rôle est de créer une organisation harmonieuse pour toutes les guinguettes, pour que chacun se sente bien dans son travail. Ça passe par de la gestion administrative, de la centralisation d’informations, des RH… ».

Le matin, c’est ordinateur, gestion, paperasse. Et l’après-midi, elle est sur le terrain, avec des questions-réponses pour accompagner les responsables de site et leurs employés dans la gestion des imprévus ou des zones d’ombres qui pourraient subsister. Du renouvellement du stock de papier toilette aux éternels « et ça, c’est où ? », Peggy a souvent réponse à tout, grâce à ses vingt ans de présence sur les lieux. Serveuse dès la première année de la guinguette en bords de Loire, elle est aussi bénévole « depuis toujours » de l’association Le Petit Monde qui s’occupe de la programmation culturelle.

Les années de service au bar ne lui manquent pas plus que cela, même si elle peut remplacer au pied levé un absent de temps en temps. Mais rester enfermée dans sa box ne lui convient pas non plus, « l’administratif ne me nourrit pas assez, j’ai besoin du contact avec les gens, de l’interaction avec les équipes et avec le public », précise-t-elle le matin où nous la rencontrons.

Le premier mois d’ouverture est souvent celui où les équipes se construisent, comme le raconte Peggy : « Certains vont vivre ensemble durant cinq mois. Au-delà de la formation aux différents postes, il y a donc aussi beaucoup de cohésion de groupe. » Symptôme révélateur de l’esprit collaboratif qui règne sur les guinguettes, les réunions débutent toujours par un petit bilan de tout ce qui fonctionne bien, car pour Peggy « c’est le plus important ! » On n’aurait pas dit mieux !

Emilie Mendonça

 

Passeports et cartes d’identité : de nouveaux créneaux à Tours

Depuis le 1er juillet, 5 000 rendez-vous supplémentaires ont été mis en place par la Ville pour délivrer passeports et cartes d’identité. Il reste encore des places… Mais cela part (très) vite !

Les faits

C’est bon, c’est parti ! Début juin, la Ville de Tours et la Préfecture avaient annoncé l’ouverture de 5 000 rendez-vous pour délivrer passeports et cartes d’identité, dans une situation à l’époque totalement bouchée. Depuis le 1er juillet donc, 13 guichets – au lieu de 3 – ont été ouverts pour débloquer des créneaux engorgés. Tout le mois, à la mairie de Tours, il est possible d’obtenir un rendez-vous, entre 8 h 30 et 17 h 30 non-stop.

Mais les places sont chères et partent vite. À l’heure où nous imprimons, il restait toutefois encore des créneaux libres à partir du 19 juillet, et surtout, du 25 au 29 juillet, à la mairie de Tours centre. En tentant la mairie du quartier des Fontaines, une petite place était disponible le 9 août, avant un trou jusqu’à fin septembre ! À la mairie annexe de Saint-Symphorien, il n’y a plus rien avant octobre. Idem pour Sainte-Radegonde prise d’assaut jusqu’à fin septembre.

C’est donc bien sur les nouvelles disponibilités de Tours centre qu’il faut miser…

Le contexte

« À Tours-Centre, en s’y prenant le lundi 9 mai, en début d’après-midi, nous obtenions un premier créneau pour le mercredi 3 août. Soit 55 jours d’attente avant de pouvoir faire sa demande de passeport. Pour les mairies annexes, c’était encore pire », écrivions-nous, dans tmv, il y a deux mois. À cette époque, cette situation inédite était liée en grande partie à l’effet de rattrapage, suite à la crise sanitaire. Un bon million de documents officiels n’avait pas été renouvelé, en raison des restrictions de déplacement. Les vacances approchant, c’est peu dire que les services ont vite été débordés !

C’est dans ce contexte que la Ville de Tours avait décidé d’ouvrir ces milliers de rendez-vous sur le mois de juillet. Le tout, grâce à la formation de vingt vacataires, chargés de la réception des démarches. Le premier jour d’ouverture, 234 rendez- vous avaient déjà été pris.

Comment ça marche ?

Il suffit de se rendre sur tours.fr En s’inscrivant sur internet, il n’y a qu’à remplir un formulaire d’identité, puis choisir l’objet de la demande. Ensuite, s’ouvre un tableau des créneaux encore disponibles. Et à ce moment, il faudra cliquer… très vite !

Texte : Aurélien Germain
Photo : NR

Alain Michel, Défenseur des droits face aux casse-têtes administratifs

Alain Michel est délégué du Défenseur des droits. L’ancien édile de La Riche poursuit ainsi son engagement public, d’une autre manière. Un rôle majeur pour la défense des droits du citoyen.

Ce jeudi matin, au Centre de vie du Sanitas, à Tours, son carnet de rendez-vous est plein. Dans son étroit bureau dépouillé, pourvu d’un téléphone et d’un ordinateur que très récemment fourni par la mairie, le délégué du Défenseur des droits reçoit d’abord un habitant en bisbille avec la Maison départementale des personnes handicapées au sujet de la reconnaissance rétroactive de son handicap.

Les quatre délégués du défenseur des droits d’Indre-et-Loire sont ainsi saisis par les citoyens de leur département sur des problèmes d’accès aux services publics, que ce soit les impôts, la CPAM, les collectivités, et la CAF le plus souvent.

Défendre les droits des citoyens, quoi de plus normal pour Alain Michel, ancien maire de La Riche, qui souhaitait poursuivre son engagement public après la politique. En optant pour le bénévolat. « Je cherchais à m’occuper à la retraite et j’ai proposé ma candidature en 2017 au siège. Après une formation, j’ai commencé à Blois et Romorantin, puis depuis 2019 à Tours, où je reçois physiquement les réclamations au Sanitas et aussi à la maison d’arrêt. »

Une activité qui lui prend un jour de permanence par semaine, mais beaucoup plus de temps en réalité. « Un mi-temps », estime l’ancien fonctionnaire au ministère du Logement et des Transports qui ramène les dossiers à la maison, fouille, analyse, vérifie le droit et n’hésite pas à passer des coups de fil aux administrations concernées.

« Il y a un vrai problème de communication avec certaines administrations, je tombe sur les répondeurs comme tout le monde, même si avec l’expérience, je commence à avoir des lignes directes qui m’aident à faire avancer les dossiers », explique le délégué.

Beaucoup de cas se règlent à l’amiable, mais cela demande souvent de la patience. Alain Michel se souvient d’une jeune femme, assistante d’éducation, accusée de ne pas avoir réglé 25 excès de vitesse avec 18 voitures de luxe différentes, elle qui n’avait qu’une C3. « Une situation ubuesque » comme il en existe tant. Après avoir creusé le dossier, écrit à l’administration des contraventions, le délégué réussit à démêler la situation. La personne qui commettait ces excès possédait la même identité et la même date de naissance que la victime !

C’est ce genre de cas qu’aime « débloquer », Alain Michel. « Cela apporte une vraie satisfaction. C’est un bénévolat très enrichissant car les situations sont très diversifiées. » Parfois, le délégué peut régler la difficulté directement par téléphone. Souvent, il se plonge dans d’épais dossiers et toujours garde son sang-froid et sa part d’écoute attentive face à la personne qu’il reçoit. En Indre-et-Loire, les quatre délégués ont reçu près de 500 réclamations l’année dernière.

Texte et photos : Aurélie Dunouau