Alain Michel, Défenseur des droits face aux casse-têtes administratifs

Alain Michel est délégué du Défenseur des droits. L’ancien édile de La Riche poursuit ainsi son engagement public, d’une autre manière. Un rôle majeur pour la défense des droits du citoyen.

Ce jeudi matin, au Centre de vie du Sanitas, à Tours, son carnet de rendez-vous est plein. Dans son étroit bureau dépouillé, pourvu d’un téléphone et d’un ordinateur que très récemment fourni par la mairie, le délégué du Défenseur des droits reçoit d’abord un habitant en bisbille avec la Maison départementale des personnes handicapées au sujet de la reconnaissance rétroactive de son handicap.

Les quatre délégués du défenseur des droits d’Indre-et-Loire sont ainsi saisis par les citoyens de leur département sur des problèmes d’accès aux services publics, que ce soit les impôts, la CPAM, les collectivités, et la CAF le plus souvent.

Défendre les droits des citoyens, quoi de plus normal pour Alain Michel, ancien maire de La Riche, qui souhaitait poursuivre son engagement public après la politique. En optant pour le bénévolat. « Je cherchais à m’occuper à la retraite et j’ai proposé ma candidature en 2017 au siège. Après une formation, j’ai commencé à Blois et Romorantin, puis depuis 2019 à Tours, où je reçois physiquement les réclamations au Sanitas et aussi à la maison d’arrêt. »

Une activité qui lui prend un jour de permanence par semaine, mais beaucoup plus de temps en réalité. « Un mi-temps », estime l’ancien fonctionnaire au ministère du Logement et des Transports qui ramène les dossiers à la maison, fouille, analyse, vérifie le droit et n’hésite pas à passer des coups de fil aux administrations concernées.

« Il y a un vrai problème de communication avec certaines administrations, je tombe sur les répondeurs comme tout le monde, même si avec l’expérience, je commence à avoir des lignes directes qui m’aident à faire avancer les dossiers », explique le délégué.

Beaucoup de cas se règlent à l’amiable, mais cela demande souvent de la patience. Alain Michel se souvient d’une jeune femme, assistante d’éducation, accusée de ne pas avoir réglé 25 excès de vitesse avec 18 voitures de luxe différentes, elle qui n’avait qu’une C3. « Une situation ubuesque » comme il en existe tant. Après avoir creusé le dossier, écrit à l’administration des contraventions, le délégué réussit à démêler la situation. La personne qui commettait ces excès possédait la même identité et la même date de naissance que la victime !

C’est ce genre de cas qu’aime « débloquer », Alain Michel. « Cela apporte une vraie satisfaction. C’est un bénévolat très enrichissant car les situations sont très diversifiées. » Parfois, le délégué peut régler la difficulté directement par téléphone. Souvent, il se plonge dans d’épais dossiers et toujours garde son sang-froid et sa part d’écoute attentive face à la personne qu’il reçoit. En Indre-et-Loire, les quatre délégués ont reçu près de 500 réclamations l’année dernière.

Texte et photos : Aurélie Dunouau