Baywatch : alerte à Malibu (et au naufrage)

Baywatch / Alerte à Malibu ? Au cinéma ? En maillot de bain rouge ? Youpi ? Oui, mais non. Le film de Seth Gordon est un naufrage.

PAUSE_ECRANS_CINE

Ah, Alerte à Malibu, les années 90, une série iconique, ces ralentis aussi cultes que ces maillots de bain… Voilà que débarque son adaptation ciné ! Et soyons clairs d’emblée : Baywatch est d’une bêtise abyssale. Ici, le légendaire Mitch Buchannon (joué par Dwayne Johnson, alias the Rock), s’associe avec la tête à claques Matt Brody (Zac – hiiii – Efron dans le rôle) pour dézinguer un complot criminel qui menace l’avenir de la Baie.

Pourtant, les premières minutes de Baywatch s’annoncent « prometteuses ». Jouant ouvertement la carte de l’autodérision à la 21 Jump Street, la séquence d’ouverture vise la comédie bébête mais fait sourire. L’esprit parodique est rafraîchissant et l’on s’attend alors à une plaisanterie kitsch assumée.

Mais la rupture de ton arrive. De là, Baywatch file patauger dans la comédie policière bas du front, aussi ridicule qu’ennuyeuse. Se vautrant dans un humour forcé et graveleux, des gags ronflants (et pas drôles) et un récit linéaire, Baywatch accroche difficilement l’auditoire. Sans rebondissements, l’histoire tire en longueur sur quasiment deux heures.

Visuellement aussi, le film de Seth Gordon est malheureusement à la peine. Les effets spéciaux frôlent le pathétique (la scène de l’incendie), les fonds verts piquent les yeux. Les fans se contenteront donc d’une tripotée de corps de rêve (popotins/ poitrines/abdos/pectoraux) de personnages plus parfaitement parfaits que la perfection (note au lecteur : oui, l’auteur de ces lignes est jaloux).
Mais ne seront même pas étonnés des caméos – ces apparitions surprises – des mythiques Pamela Anderson et David Hasselhoff, ceux-ci étant annoncés… dès le générique d’ouverture !
Reste la présence du jubilatoire Dwayne Johnson qui, solide comme un « rock », sauve Baywatch de la noyade.

Aurélien Germain

> Comédie/Action, de Seth Gordon (USA). Durée : 1 h 57. Avec Alexandra Daddario, Dwayne Johnson, Zac Efron, Priyanka Chopra…
> NOTE : 1,5/5

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Nos Pires voisins 2 en mode automatique

On prend (presque) les mêmes et on recommence : la suite de Nos Pires voisins offre un bête ersatz du premier, version revanche féminine. Une petite comédie estivale sans grande prétention.

Toi aussi trouve la personne qui a de faux abdos.
Toi aussi trouve la personne qui a de faux abdos.

Il est loin le temps où Zac Efron, sex-symbol idole des adolescentes émoustillées, faisait ses premiers pas avec High School Musical. Passé ensuite par la case cure de désintox’, le beau gosse tape désormais dans la comédie estudiantine pour reconquérir son public. Après le four Dirty Papy et le premier épisode de Nos Pires voisins, le revoilà à l’affiche…

Mais difficile de réussir une suite pertinente. Surtout s’il s’agit d’un film comique. Alors que dans le premier volet, un couple tranquille (Seth Rogen/Rose Byrne) devait faire face à une fraternité débridée (menée par Zac Efron), ils doivent cette fois affronter une sororité d’étudiantes surexcitées. Pour les faire déguerpir, le couple va utiliser une arme secrète™: leur ancien ennemi, toujours joué par mister Efron.
Bref, un scénario en mode repeat, mais version féminine. Tenant sur un argument de départ ténu (la débauche des jeunes étudiantes naît d’une contestation du sexisme et de la rigidité du système universitaire), le récit patine vite pour n’offrir, au final, qu’une bête resucée du premier opus.

Certes, les blagues sont toujours là. C’est aussi gras que le bidon de Seth Rogen (égal à lui-même, c’est-à-dire génial). Ça balance quelques vannes trashouilles bien senties. Sauf que le résultat est bien moins énergique. Paresseux dans son écriture, Nos Pires voisins 2 ne réjouit que lorsque Zac Efron se moque de lui-même. Très second degré, il apparaît clairement au même niveau que Seth Rogen. Deux comédiens qui, du coup, éclipsent tous les autres personnages, d’une Rose Byrne effacée à une Chloë Grace Moretz peu transcendante. Au final, une petite comédie d’été sans prétention, reposant uniquement sur le succès du premier film. Allez, hop. Emballé, c’est pesé.

>Comédie, de Nicholas Stoller (USA). Durée : 1 h 31. Avec Zac Efron, Seth Rogen, Rose Byrne, Chloë Grace Moretz…
>NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LwAMUVmAseQ[/youtube]