Prix jeunesse de la Ville de Tours : résultats

À l’occasion des Assises du journalisme, la Ville de Tours et la Bibliothèque municipale ont décerné ce vendredi le Prix Jeunesse Ville de Tours qui couronne un ouvrage documentaire destiné aux enfants. Cinq ouvrages étaient en lice face à un jury d’enfants et d’adultes. Verdict, après un débat très vivant.

PRIX ACTU DES JUNIORS

PRIX_ECOLOGIEC’EST QUOI L’ÉCOLOGIE ?
Le jury des enfants représentés par 3 classes (les élèves de CM2 de l’école Stéphane Pitard, les élèves de 6e du collège Léonard de Vinci et les élèves de 5e du collège Saint Martin) ont choisi à l’unanimité ce livre collectif. La maquette claire, les illustrations rigolotes et vivantes, les explications limpides et détaillées, les ont convaincus. « Le sujet nous concerne », ont-ils argumenté. Chez les adultes, certains l’ont trouvé un peu simpliste parfois, mais assez complet. Intéressant : les renvois, pour croiser les infos.
Collectif, avec Sophie Dussaussois et les illustrations de Jacques Azam, éd. Milan, 128 p., 7,90 € – À partir de 9 ans.

PRIX ACTU DES ADULTES

 

PRIX_JOURNALISTESLES JOURNALISTES NOUS CACHENT-ILS DES CHOSES ?
La deuxième partie du jury, composé de bibliothécaires et de journalistes, a élu ce petit ouvrage ultra-pédagogique dont les illustrations de Ronan Badel rappellent celles du New Yorker. Clair, complet, bien écrit, il est né des questions posées par des enfants et des adolescents aux auteurs lors de rencontres. Sans langue de bois ni complaisance, les auteurs expliquent la réalité de ce métier souvent décrié mais toujours utile. Le livre a d’ailleurs remporté le Prix des Assises. Le glossaire en fin d’ouvrage est un plus.
David Groison, Pierangélique Schouler, illustrations de Ronan Badel, éd ; actes Sud, 78 p., 16,50 € – De 7 à 77 ans.

ILS N’ONT PAS ÉTÉ CHOISIS…

LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME PRIX_DROITS
Ce livre-objet met en scène les grandes notions de la Déclaration des droits de l’Homme. Les grandes notions des 30 articles sont mises en scène par des images en volume, comme autant de messages symboliques à inscrire dans l’esprit de chacun. Mais malgré sa maquette superbe, il n’a convaincu aucun des jurés. Il reste toutefois parfaitement adapté pour décorer ou animer un CDI, une bibliothèque.
Jean-Marc Fiess, éd. Albin Michel, 15 € – À partir de 6 ans

PRIX_CULTURESI J’ÉTAIS MINISTRE DE LA CULTURE
Ce livre grand format a surpris adultes comme enfants. Si les illustrations ont été jugées « effrayantes » ou « trop tristes » par les enfants, la démonstration par l’absurde d’un monde sans culture déroulée au fil de l’ouvrage a séduit une partie des adultes. Pas vraiment un livre à lire, plutôt un excellent outil pédagogique pour les enseignants, pour leur permettre de parler du sujet, ou d’introduire les arts plastiques. Bonus : l’affiche-manifeste détachable à la fin du livre.
Carole Frechette et illustrations de Thierry Dedieu, éd. Hongfei, 40 p., 14,50 € – À partir de 7 ans.

LE HANDICAP, POURQUOI ÇA ME CONCERNE ? PRIX_HANDICAP
C’est quoi un handicap ? Tous les handicaps sont-ils visibles ? Le handicap, ça concerne qui ? Peut-on aller à l’école avec un handicap ? Les handicapés ont-ils des super-pouvoirs ? Ce livre avait l’ambition de répondre aux questions concernant le handicap. Mission manquée, selon le jury : adultes comme enfants ont trouvé le livre triste, ennuyeux, culpabilisant et trop administratif.
Sylvie Baussier et Clémence Lallemand, éd. Fleurus, 9,50 € – À partir de 9 ans.

 

Prix jeunesse : chaque voix compte !

Pour la première édition de son Prix jeunesse, la Ville de Tours a proposé à la classe de CM1-CM2 de l’école Victor-Hugo de représenter la voix des enfants. Rencontre avec les plus jeunes membres du jury.

Depuis plusieurs semaines, les cinq ouvrages en lice tournent dans les cartables avant d’être relus ensemble en classe : les CM1-CM2 de l’école Victor-Hugo sont jurés du premier Prix du livre jeunesse lancé par la Ville de Tours. Ils sont chargés d’élire, parmi 5 livres jeunesse, le meilleur document d’info et d’actualité. Et Mathieu Lamonerie et ses 26 élèves ne plaisantent pas avec leur rôle.
Le livre Malala, pour le droit des filles à l’éducation reste plus d’une heure sur le grill : religion, géopolitique, histoire…, de fil en aiguille, à travers l’histoire de la petite Pakistanaise, le maître aborde une multitude de sujets soulevés par les questions des élèves. « On va passer au vote, annonce Mathieu Lamonerie. D’abord, de façon subjective, combien attribuez-vous à ce livre ? » Chacun se dépêche d’inscrire sa note et les ardoises se lèvent une à une, comme dans une salle des ventes.
Katia lui met 10/10 mais Rodrigo n’a visiblement pas apprécié l’ouvrage et lui colle un misérable 1. « Il faut argumenter ! », rappelle le maître. Pourquoi tu lui donnes 1 ? » D’autres hésitent entre 8 et 9. Dans l’ensemble, les votes sont plutôt généreux envers Malala, et à la surprise générale, elle arrive en tête du peloton. Déception des enfants : « Ah non, on préférait l’histoire de l’avion solaire ! »

Une deuxième session de votes départage les deux leaders. Une semaine plus tard, c’est la délibération officielle. Arno, Romane, Arthur et Katia, les 4 délégués, expliquent le choix de la classe face aux autres membres du jury. Surprise : leur choix correspond à celui d’une grande partie du jury. Et Malala emporte finalement tous les suffrages.

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