Aide à l’achat de vélos : quel est le bilan ?

Entre octobre et décembre, la Ville de Tours avait mis en place une opération d’aide à l’achat de vélos. Un succès pour la municipalité, un « mésusage de l’argent public » pour l’opposition.

1 464 vélos ont été financés grâce au dispositif mis en place par la Ville. (Photo archives NR Hugues Le Guellec)

Les faits

Remontons d’abord le temps ! Retour au début du mois d’octobre 2020 : la Ville de Tours met alors en place une aide à l’achat de vélos. Jusque fin décembre, la municipalité décide de rembourser jusqu’à 50 % de la facture pour l’achat de tout vélo neuf ou d’occasion gravé, sous certaines conditions.

Quelques semaines après la fin de l’opération, le maire et son équipe ont communiqué sur les résultats. Pour eux, le bilan est satisfaisant et ce coup de pouce a permis l’achat de 1 464 vélos grâce à la Ville. On apprend également que les habitants de Tours-Nord ont bien profité de la chose, puisqu’ils représentent 28 % des personnes qui ont sollicité cette aide. Le centre de Tours concentre la partie la plus importante des acheteurs. Enfin, l’adjointe Armelle Gallot-Lavallée a précisé qu’on notait dans les résultats 80 % de vélos mécaniques achetés, contre 20 % d’électriques.

Les enjeux

« Ça a très bien fonctionné », précise Emmanuel Denis qui rappelle qu’il s’agissait là d’inciter « à utiliser le vélo pour les déplacements au quotidien ». L’objectif n’était donc pas de financer des biclous juste pour le plaisir de se balader, mais aussi et surtout de former « des vélotafeurs », du nom de cette communauté qui privilégie les modes de transports doux pour aller travailler.

Le contexte

Cette opportunité était inscrite dans un timing précis. L’opération est désormais bel et bien terminée. Toutefois, Emmanuel Denis a laissé comprendre que ce genre d’aide financière pourrait peut-être recommencer au cours de son mandat (pas en 2021 en tout cas).

Le point de vue

Avec ces plus de 1 400 vélos, c’est donc évidemment un succès pour la municipalité. L’enveloppe de départ prévue, soit 50 000 €, a cependant été largement dépassée, puisqu’elle a grimpé à 318 582 €.

Aucun danger pour les finances communales, mais l’opposition – par la voix des Progressistes – s’est émue de ce « mésusage de l’argent public dans une période où toute l’attention de la municipalité devrait porter sur les plus fragilisés par la pandémie ». Pour eux, le dépassement du budget aurait pu être davantage dédié « aux pratiques cyclables émergentes, tel le vélo- cargo ».

Avenue Grammont : deuxième phase des travaux en avril

Alors que la première tranche des travaux, avenue Grammont, est finie, la seconde débutera en avril. Un aménagement pour relier la place Michelet à Jean-Jaurès.

Nombre de cyclistes n’avaient pas apprécié au réaménagement de ce bout de l’avenue de Grammont (Photo archives NR)

Les faits 

C’est un projet de 6 millions d’euros, débuté en 2019 et censé redonner un coup de fouet à un endroit-phare de la ville : l’avenue Grammont s’est refait une petite beauté et, surtout, offert un petit lifting. La fin de la première phase des travaux a eu lieu fin février (avec inauguration à la clé et élus locaux) ; on peut maintenant voir à quoi ressemble la portion du côté de la place Michelet. 

Désormais, place à la deuxième partie ! La seconde phase des travaux va débuter au mois d’avril. Il s’agira de relier ce qui vient d’être réalisé à la place Jean-Jaurès. Ce réaménagement devrait être terminé en décembre 2020. 

Le contexte

Ce n’est pas un secret, l’avenue Grammont était quelque peu tombée en désuétude – doux euphémisme – ces dernières années. Ce secteur en berne méritait, pour les habitants et les commerçants, d’être redynamisé et reprendre un peu de couleurs. Un changement de visage qui intervient également en plein contexte d’élections municipales (elles auront lieu les 15 et 22 mars). 

Les enjeux

Le maire Christophe Bouchet précisait il y a peu, à nos confrères de la NR, que ce projet répondait à quatre priorités : « la redynamisation commerciale, l’embellissement, la végétalisation et les mobilités »

En septembre 2019, aperçu des travaux (Photo archives NR)

Le point de vue 

Riverains et commerçants semblent, dans l’ensemble, satisfaits de ce coup de neuf. Pour preuve, une nouvelle association de commerçants a d’ailleurs été créée. Intitulée « Le Renouveau de la place Michelet », elle est gérée par Léa Fontaine, co-gérante du restaurant Le P’tit Mich (lire notre chronique resto juste ici). 

Pour autant, pour cette nouvelle phase de travaux, il faudra également étudier une solution pour les voies cyclables/piétonnes. En effet, pour la première tranche, nombre de cyclistes avaient torpillé l’idée du revêtement en pavés calcaires (voir photo) et avaient fustigé la faible lisibilité des marquages au sol pour différencier les voies de circulation.
Dans son bilan, le Collectif cycliste 37 espère
« être cette fois davantage écouté » pour la phase 2. Le maire a, lui, promis un meilleur enrobé pour la piste cyclable. 

Aurélien Germain