Ecopia : Aline Lonqueu, la tisseuse de liens culturels

#VisMaVille Aline Lonqueu est directrice d’Ecopia, une structure culturelle d’accompagnement et de formation, basée à Tours. Son métier : épauler les acteurs culturels dans leurs parcours professionnels.

Dans le local d’Ecopia, situé en bord de Loire, au bout de la rue des Tanneurs, le coach du jour est Gwendal Stephan. Cet artiste tourangeau, venu du spectacle vivant, partage son expérience sur le cycle de formation visant à organiser un événement culturel dans l’espace public.

Dans l’année, la structure culturelle organise une soixantaine de journées de formation à destination des artistes et des professionnels de la culture sur des thématiques pros telles que « entreprendre dans la culture », « l’éco responsabilité dans le milieu culturel »…

« J’aime bien animer des formations, voir des rencontres se faire et les projets des personnes évoluer », souligne Aline Lonqueu. Ecopia est aussi spécialisée dans le conseil et l’accompagnement, point de départ de la structure qui a pris de l’ampleur en 20 ans d’existence : 200 artistes sont accompagnés chaque année dans leur insertion professionnelle, souvent bénéficiaires du RSA.

Ce métier de formation, conseil et accompagnement dans la culture, Aline Lonqueu l’exerce depuis 2017 à Ecopia. Arrivée en indépendante après un master en politiques culturelles, un premier emploi au centre culturel italien à Paris puis l’accompagnement en production dans le spectacle vivant dans le Loir-et-Cher. Elle en est devenue la directrice en 2021.

 

Son rôle : opérationnel bien sûr, avec la gestion d’une équipe de dix personnes, les RH, les bilans financiers, la recherche de partenariats, mais aussi une partie plus relationnelle, informelle, celle de tisser des liens, créer des réseaux. « Nous sommes à la croisée des chemins entre la culture, l’économie sociale et solidaire, et l’entrepreneuriat. Ce sont des milieux qui ne se rencontrent pas beaucoup. D’où l’originalité de notre structure. »

Aline Lonqueu passe ainsi beaucoup de temps et d’énergie les soirs dans les réunions, les CA, et dans les événements culturels. « C’est ce qui fait la force de ce métier, se donner les moyens de se créer un réseau. » Et elle sait de quoi elle parle : être, à 38 ans, une femme à la tête d’une structure culturelle suppose beaucoup de détermination voire de sacrifices sur sa vie personnelle.

Elle a d’ailleurs apporté à Ecopia sa touche féministe. Un incubateur féminin dénommé Essent.ielles a été lancé l’année dernière, partant du constat « que nous avons deux fois moins de femmes qui entreprennent des projets que des hommes, pour diverses raisons. » En parallèle, elle a participé à titre individuel et bénévole au programme de mentorat régional « Affranchies » en aidant une jeune femme à accéder à un poste à responsabilité.

« C’était une expérience très riche, la cause de l’égalité femme-homme me tient à cœur. Le fait qu’il y ait deux fois moins de femmes à des postes à responsabilité dans la culture est très questionnant », admet Aline Lonqueu qui se souvient de ses débuts à la direction d’Ecopia, et de l’importance des réseaux pour réussir sa carrière à la tête d’une structure culturelle. Elle est d’ailleurs devenue, depuis l’automne dernier, coprésidente du collectif H-F Centre- Val de Loire.

Aurélie Dunouau