La culture face au monde d’après : côté théâtre

[1/5] Ces derniers mois sans théâtre, sans musique ou sans art nous ont rendus tout chose. Mais aujourd’hui, tout repart et il faut aller de l’avant. Des acteurs et actrices de la vie culturelle tourangelle évoquent pour nous les mois qui viennent. Aujourd’hui, laissons la parole à Jacques Vincey, directeur du Théâtre Olympia, et au jeune comédien Thomas Christin, programmateur du prochain WET°.

Jacques Vincey
Directeur du Théâtre Olympia

Jacques Vincey est le directeur du Théâtre O, à Tours (photo archives NR)

« Peur. Comme un train lancé à pleine vitesse, rien ne semblait hier encore pouvoir stopper la marche du monde, malgré des signaux d’alarme de plus en plus inquiétants. Ce qui relevait de l’habitude et du normal a été bousculé et parfois même balayé. Le T° a fermé ses portes mais ouvert une fenêtre digitale sur les créations confinées de l’Ensemble Artistique, pour conjurer la peur et l’isolement.

Joie. La vie reprend son cours. Cette pause forcée nous oblige à relever la tête pour regarder plus loin et envisager de nouvelles perspectives. Les premières représentations ont pu reprendre mi-juin au T° et nous tournons un film pour présenter la saison prochaine qui sera mis en ligne le 27 juin, à 17 h.

Surprise. Face à l’incertitude, il faudra composer, s’adapter et inventer sans cesse : cela demande beaucoup d’énergie et de détermination, d’exigence et de légèreté, d’obstination et de bonne humeur ! Nous nous projetons en acceptant de devoir renoncer, nous parions sur le possible et surtout sur ce que nous n’imaginons pas (encore) possible. Le T° jouera pleinement son rôle dans la reconfiguration nécessaire de notre réalité commune. »

Thomas Christin
Comédien de l’ensemble artistique du CDN de Tours et programmateur de la prochaine édition du festival WET°

Thomas Christin est comédien et programmateur du festival WET° (Photo Photo : Christophe Raynaud de Lage)

« Se réinventer. J’ai la chance de faire partie d’une structure CDN (Centre Dramatique National – NDLR) qui a été parmi les premières à reprendre l’activité après le confinement. Très vite, nous avons pu finir la création de « Monuments Hystériques », de Vanasay Khamphommala, puis proposer trois avants-premières exceptionnelles au Théâtre Olympia. La réactivité de Jacques Vincey et de son équipe est un terrain fertile pour la création des jeunes artistes du Théâtre Olympia.

L’audace. L’émerveillement. La joie. Dans le prolongement des « mots au creux de l’oreille », nous allons renouer le contact avec le public. Proposer un contenu audacieux et des « formes nouvelles, voilà ce qu’il faut, et s’il n’y en a pas, alors mieux vaut rien du tout », comme disait Treplev, dans La Mouette de Tchekhov. Le festival WET° sera le grand rendez-vous de cette audace et de cette prise de risque. Une saison riche, pleine et joyeuse, pour célébrer l’art vivant.

Surprendre. Tout en étant conscient et respectueux des consignes sanitaires, il s’agit à présent de nous surpasser et de nous saisir pleinement de ces nouvelles contraintes pour surprendre les spectateurs. »

Propos recueillis par Aurélien Germain

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