Avec l’Enquête Tourangelle, un véritable escape game dans les rues de Tours

#VisMaVille De retour en centre-ville, la camionnette de l’Enquête Tourangelle intrigue. Nous y avons rencontré Franck Dupety, cocréateur du projet avec son frère Pierre, et Maxence Lelièvre. À nous de mener l’enquête !

Le soleil tape fort. Ça nous change des derniers mois marqués par la pluie. Pour Franck, Pierre et Maxence, la météo a un peu perturbé le début de saison, mais à en croire les gérants de l’escape game urbain L’Enquête Tourangelle, « on ne s’en sort pas si mal ».

La camionnette postée sous les arbres des bords de Loire abrite les entrepreneurs, qui viennent d’envoyer quatre-vingts employés de l’université de Tours sur les traces d’un meurtrier. Quels secrets cache l’estafette ? On y voit les rangées de sacoches que les joueurs emporteront pour parcourir la ville, mais aussi une petite table, un fauteuil en tissu, un ordinateur… Elémentaire mon cher Watson : ceci est le bureau de l’entreprise !

La légèreté du dispositif convient aux frères Franck et Pierre Dupety, à l’origine de cette aventure lancée en 2021, et rejoints depuis par un troisième larron, Maxence Lelièvre. Contrairement aux escape games classiques qui nous enferment dans une pièce dont on doit sortir en moins d’une heure top chrono, ici on joue au grand air, dans l’espace public. Donc pas besoin de louer ou acheter des locaux, ce qui allège les investissements de départ.

Les suspects : respectivement infirmier (Pierre) et couvreur (Franck), les deux frères sont des passionnés de jeux ayant découvert l’escape game urbain dans d’autres villes. Mais pour eux, l’aventure ne s’est pas jouée que dans les rues de Tours : « En plus d’être notre premier escape game, c’était notre première création d’entreprise, avec ce que ça implique côté gestion ou comptabilité », explique Franck.

Il a fallu une année de réflexion et de tests pour faire naître l’énigme du « Meurtre du conservateur » il y a trois ans. Depuis, le duo devenu trio s’est rodé, et a gagné en efficacité.

L’arme du crime ? Des aptitudes en création et bricolage pour fabriquer certains indices, et pas mal de neurones pour imaginer deux nouvelles enquêtes, dont la toute nouvelle, « Les Mystères de Saint-Martin », plus historique que les autres. « C’est complexe de monter une enquête, ça suppose pas mal de balades en ville, pour repérer les lieux qui nous intéressent, à conjuguer avec les idées d’histoire et d’énigmes qu’on a en tête », précise Franck.

Les amis et la famille servent de cobayes aux nouveautés, pour des jeux que l’équipe n’hésite pas à affiner si besoin, au fil des retours des 3 000 joueurs accueillis chaque année. Après tout un été à faire jouer les autres, en octobre, Franck retournera sur les toits, Pierre auprès de ses patients, et Maxence face à ses toiles d’artiste. Pas de regret ? « Si la météo le permettait on ferait ça avec plaisir toute l’année ! » Mais le trio reprend sans difficulté d’autres chemins à l’automne, car ils gardent en mémoire les bons moments. Pour Maxence, « quand un joueur me dit qu’il vit à Tours depuis vingt ans et qu’il a découvert de nouveaux lieux pendant le jeu, j’ai le sourire ! » 

Emilie Mendonça