Théâtre tentaculaire avec le collectif Le Poulpe

Les huit artistes du Poulpe inventent, à Tours, un théâtre dans lequel ils écrivent et mettent en scène collectivement.

Les huit têtes pensantes du collectif Le Poulpe (photo collectifpoulpe.com)

Le Poulpe ? Comme les huit tentacules de l’animal et les huit mémoires qui s’y logent. « Cela a commencé comme une blague lorsqu’on ne savait pas comment s’appeler et puis c’est resté ! », sourit Maud Terrier, une des huit membres de ce collectif d’acteurs et de compagnies.

Des artistes âgés de 26 à 33 ans qui se sont découverts « des affinités » au Conservatoire de Tours. « Nous avons tous une formation de comédiens, mais nous avons envie d’être un peu partout à la fois », reprend-elle.

Après AD LIB (jusqu’à ce que nous soyons pleinement satisfaits), le collectif peaufine sa deuxième création Good Girl (là-dessus, on est tous d’accord), dont la première aura lieu en mai.(1) Un spectacle dans lequel les artistes s’approprient un fait-divers américain : le meurtre irrésolu de JonBenét Ramsey, mini-miss de 6 ans retrouvée morte dans le sous-sol de sa maison en décembre 1996. Et qui interroge l’appétit pour le sensationnel, les notions de mythe et de vérité.

Créé à huit cerveaux

Un spectacle conçu, une nouvelle fois, à huit cerveaux et âmes, bouleversant les modèles créatifs traditionnels. Ici, pas de metteur en scène qui dirige l’ensemble de la troupe. « Nous faisons tout, tous, et cette envie de coopération et de générosité crée un objet théâtral » rappelle Louise Maurice.

© Marie Pétry

« Mais il est difficile de se diriger quand tout le monde est sur le plateau ! ». Le Poulpe a donc fait appel au comédien Alexandre Le Nours, à la façon d’un « featuring » sur un album, pour apporter un regard extérieur au moment du filage. « Lorsqu’il s’agit de répéter, la collab’ permet de ne travailler que le jeu », analyse Jules Jacquet.

Parallèlement, « il y a aussi des envies artistiques individuelles ou par binômes », ajoute l’artiste. Du Poulpe est donc né, en tout, cinq ensembles artistiques. Trois pièces sont en cours de création, et six autres ont déjà été montées. Dont Love and Money, en résidence à Rouziers-de-Touraine fin février, qui sera jouée du 29 avril au 3 mai au Théâtre de l’Opprimé, à Paris.

Flore Mabilleau

(1) À 20 h 30, le 15 mai, au Centre Culturel de Saint-Pierre-des-Corps. Tarifs : de 9 à 12 €.