Rencontre avec les étudiants internationaux à Tours. Sayyora : « Ce qui m’attire en France, c’est la nature »

#EPJTMV [3/4] Originaire d’Ouzbékistan, Sayyora Umarova a découvert la Ville de Tours il y a moins d’un mois. L’étudiante âgée de 52 ans a pu partir en Erasmus et entame un semestre à l’université avant d’obtenir son doctorat. Rencontre avec une étudiante internationale – épisode 3.

Telle mère, telle fille. Depuis l’âge de 20 ans, Sayyora Umarova s’engage dans la voie de l’enseignement du français en Ouzbékistan, comme sa mère avant elle. Cela fait trente ans qu’elle exerce ce métier dans son pays. « Le français est presque ma deuxième langue maternelle », dit-elle avec émotion. Sayyora est également l’une des conceptrices des manuels de français locaux dédiés aux primaires et aux secondaires. Depuis le début des années 2000, elle bénéficie même de l’appui de l’Académie française qui s’est engagée dans le développement de la langue française dans ce pays d’Asie centrale.

A présent, elle a repris les bancs de l’école à l’Université nationale d’Ouzbékistan, à Tachkent. Celle-ci propose des partenariats avec l’université de Tours depuis 2018. L’occasion rêvée pour Sayyora de retourner en France, pour la sixième fois.

« Il y a beaucoup de papiers, trop »

Après Paris, Montpellier, Nantes et Saint-Germain-en-Laye, Sayyora est arrivée à Tours le 9 janvier 2022. « Ce qui m’attire dans ce pays, c’est la nature, les fleurs, les espaces et les gens aussi. » L’une des choses qui l’a le plus impressionné, à son arrivée, est la largeur de la Loire. En somme, le paysage et le climat tourangeaux sont bien différents de ceux qu’elle connaît, en Ouzbékistan :

Mais loin d’une image bucolique de la France, Sayyora a déchanté face à l’afflux de papiers administratifs à gérer. « Il y a beaucoup de papiers, trop. Le plus dur pour nous, les étudiants étrangers, c’est d’ouvrir un compte bancaire. On nous demande de remplir de nombreux formulaires, comme des justificatifs de paiement d’électricité ou de gaz : à quoi bon pour nous ? »

En recherche d’une colocation

Inondée par ces complications administratives, elle trouve néanmoins du soutien auprès de ses proches. En effet, Sayyora n’a pas fait le voyage seule. Accompagnée de Madina Irgaseva, étudiante ouzbek de 20 ans, elle s’est installée dans la résidence universitaire Saint-Symphorien de Tours. Sayyora est comme une mère pour Madina, qu’elle appelle « mon étudiante ». Au Crous, elles ont déjà pu faire quelques rencontres :

Mais si l’ambiance jusqu’ici est plutôt bonne, la jeune femme souhaite élire domicile ailleurs. « Nous payons 255 € de loyer par mois chacune, c’est un peu cher. Alors nous recherchons un studio en colocation », précise-elle. Pour vivre plus confortablement, Sayyora aimerait également donner des cours de russe, la langue que parlait son père. Elle sait qu’elle retournera en Ouzbékistan fin juin et veut s’organiser jusque-là.

Au moment où on l’a laissé, Sayyora allait faire une visite de Tours, accompagnée par Michelle Bouyssou, l’une de ses amies françaises. Elle lui avait fait découvrir l’Ouzbékistan quand la Française s’était rendue à Tachkent. Son amie voulait donc lui rendre la pareille en lui faisant découvrir la cité tourangelle.

Texte : Prunelle Menu, journaliste en formation à l’EPJT

Crédit Photo : Julie Cedo, journaliste en formation à l’EPJT