Christophe Bordeau, le nageur porteur de la flamme

#VisMaVille Le Tourangeau Christophe Bordeau a participé sous les couleurs de la France à trois Olympiades, en 1988, 1992 et 1996. Le 7 juillet, il portera la flamme olympique, à Chartres.

Le 7 juillet prochain, à Chartres, Christophe Bordeau va boucler la boucle. Sur 200 m ou un peu plus, il portera la flamme olympique. Il sera un des 10 000 relayeurs sur les 5 000 km du parcours officiel. Un moment qu’il s’apprête à vivre en famille et qui lui permettra de retrouver, pour un jour, le goût si particulier des Jeux olympiques.

Un goût qu’il a bien connu. Parmi les tout meilleurs nageurs français au cours des années 80 et 90, Christophe a participé à trois Olympiades. La première à Séoul, en 1988. « C’était un peu les derniers Jeux amateurs de l’ère moderne, se souvient-il. On a senti très vite, après, que les choses prenaient vraiment de l’ampleur. À Barcelone, déjà, avec l’arrivée du basket et de ses équipes de stars et à Atlanta surtout, avec l’omniprésence de la marque Coca-Cola. »

Le nageur n’est pas du genre à se complaire dans la nostalgie. Des JO, il garde le souvenir de belles rencontres et de moments partagés avec des athlètes venus du monde entier. « Au village olympique, nous étions tous sur un pied d’égalité, tous ensemble et logés à la même enseigne. Tout le mondé était là, au même moment, pour vivre le même événement mondial. » Voilà ce qui fait, pour Christophe, le sel particulier des JO.

Trois Olympiades et quelque 25 titres de champion de France plus tard, il abandonne la compétition internationale, mais sans tourner le dos aux bassins. C’est sa vie, c’est l’univers qu’il a choisi. Après, tout de même, un petit break en guise de transition, il revient vite à son métier de base, de maître-nageur-sauveteur puis de chef de bassin aux piscines de Tours, dont il ne s’est jamais vraiment éloigné. Là, il verra passer plusieurs générations de bambins auxquels il essaiera de transmettre sa passion.

« Le but pour moi, c’était surtout de leur donner le goût d’exercer une activité physique régulière, au-delà même de toute notion de compétition », explique-t-il. Depuis peu, Christophe Bordeau a été appelé à d’autres fonctions. Au service de la Petite enfance de la ville de Tours, il travaille à améliorer les conditions de travail des plus de 350 personnes employées dans les crèches de la Ville. L’humain, toujours, au cœur de son action.

Mais, bien sûr, il garde un œil sur le rectangle bleu qui a fait sa vie. Entraîneur des Masters (on pourrait dire les seniors) de son club Les Enfants de Neptune, il goûte encore à la saveur du collectif et de la compétition. Il n’assistera pas aux épreuves de natation des JO qu’il suivra, comme beaucoup, à la télévision. Depuis son époque, son sport a tellement évolué… La nage est aujourd’hui plus technique et les nageurs plus physiques aussi, comme c’est le cas dans beaucoup d’autres sports. Mais la passion et l’exigence sont les mêmes.

Et, un jour de juillet, les JO de Paris se souviendront de l’athlète qu’il a été, comme d’un membre d’une vaste famille répartie aux quatre coins du monde.

Matthieu Pays