Le street art, une discipline unisexe

#EPJTMV À Tours et ailleurs, les femmes ont largement leur place dans le graffiti. Peu importe le genre de l’artiste, ce sont les oeuvres qui comptent.

« Dans les années 80, j’avais juste le droit de tirer les chariots avec les bombes dedans », raconte Gil KD. Après avoir commencé par des petits collages de filles aux détails rouges, elle peint notamment des femmes asiatiques et africaines dans les rues de Tours. Aujourd’hui mère de famille et infirmière, Gil KD assure que la situation a bien évolué pour les artistes féminines. Bien qu’elle regrette une moindre médiatisation.

« Beaucoup ont pris des blases non genrés. Souvent, on ne sait simplement pas que ce sont des femmes qui signent », explique-t-elle.

Ce n’est pas le choix qu’a fait l’artiste Madame, native de Tours, qui baigne dans le milieu depuis une dizaine d’années. Elle tombe dans la marmite alors qu’elle photographie la nuit un graffeur en pleine action. Un jour, il remarque les petits collages que la Tourangelle réalisait seule depuis longtemps. C’est le début de l’aventure.

 » Ce qui compte, c’est l’art « 

Pour Madame, le genre n’est pas un sujet dans le graffiti. Elle insiste : « Ce qui compte, c’est l’art, et non pas de savoir si c’est fait par un homme ou par une femme. Il y a plus d’hommes, c’est sûr, mais je n’ai travaillé qu’avec des gens curieux et bienveillants ».

Des graffeuses Luciole à Cria, elles sont plusieurs à avoir coloré les rues de la ville. Trois femmes sont également bénévoles à la tête de l’association Le M.U.R, qui met en lumière l’art urbain à Tours. « Les femmes ont souvent des messages ethniques ou féministes », ajoute Gil KD. La peinture reste et c’est ce qui compte.

Madame, qui s’est depuis professionnalisée à Paris, n’entend pas oublier la rue pour autant : « Il y a le côté pro, mais ça me tient à cœur de ne pas oublier d’où je viens artistiquement parlant ». Ces artistes espèrent avant tout que Tours continue de s’ouvrir au graffiti. « Ça me gênait quand je venais à Tours de ne pas voir d’œuvres dans la rue », reconnaît Gil KD. Aujourd’hui, elle pense aux futures générations : « L’art de rue est un éveil sur l’art pour les mômes qui passent devant. »

Dossier réalisé par Élias Insa, Sellim Ittel, Zeïneb Hannachi, journalistes en formation à l’Ecole publique de journalisme de Tours

Photos : Mathilde Lafargue, Kelvin Jinlack

Prix littéraire tmv : les 4 finalistes

Voici les quatre finalistes du Prix littéraire tmv. Vous découvrirez le ou la vainqueur en juin.

Ça y’est, le prix du roman tmv 2015 entre dans la dernière ligne droite. Le but du jeu était de désigner le roman de l’été, le livre parfait à emmener dans sa valise quand vous vous dorerez la pilule au soleil. Vous avez été nombreux à participer à cette deuxième édition, organisée par tmv en partenariat avec La Boîte à livres, le Crédit Mutuel, le Cabinet Vaccaro et Fil bleu. Parmi les neuf romans proposés, vous avez désigné les quatre finalistes. Il s’agit de :


> Mon Amour, de Julie Bonnie (éditions Grasset)

L’auteure tourangelle offre un regard sur la fugacité des rencontres. Un homme et une femme s’écrivent, s’aiment, une passion amoureuse quasi fusionnelle, alors qu’un autre va entre en jeu…

> D’argile et de feu, d’Océane Madelaine (éditions des Busclats)
Un premier roman pour Océane Madelaine. Les trajectoires de deux Marie : l’une est en fuite et se cherche après une enfance traumatique ; l’autre est potière et se bat dans un monde d’hommes.

> Madame, de Jean-Marie Chevrier (éditions Albin Michel)
Intemporelle et singulière, l’oeuvre de Chevrier parle d’une certaine Madame de la Villonière, veuve aristocratique s’efforçant de donner une étrange éducation au fils de ses fermiers… qu’elle se permet même de rebaptiser.

> La Route de Beit Zera, d’Hubert Mingarelli (éditions Stock)
Court roman décrivant la solitude d’un homme, Stepan, accompagné uniquement de sa chienne. Chaque jour, il écrit à son fils Yankel, forcé de se cacher à l’autre bout du monde…

Le nom de la ou du gagnant(e) sera dévoilé le mercredi 10 juin.