Investir dans l’immobilier : le vrai/faux

Vous songez à investir dans l’immobilier mais vous entendez tout et son contraire sur le sujet ? Tmv a fait le point avec Lionel Talluault, responsable des ventes de neuf et défiscalisation chez Citya immobilier pour vous aider à démêler le vrai du faux.

Capture

Pour investir il faut être riche

FAUX, mais… L’investissement Loi Pinel est une création de capital avec possibilité d’investir sans apport. Mais il faut payer des impôts pour en profiter pleinement puisqu’il s’agit d’une défiscalisation. La possibilité d’investir dépend de la réponse de la banque, qui sera prête à accorder le prêt en fonction des capacités de remboursement. Donc si en théorie il n’y a pas besoin d’apport ou de capital important au départ, si l’on n’a pas un job stable et une possibilité de rembourser correctement (en gros, si l’on n’entre pas dans les critères de la banque), ce sera beaucoup plus difficile.

Les frais de notaire sont moins importants dans le neuf

VRAI Les frais de notaire sont de 2,5 % dans le neuf contre 8 % dans l’ancien. Mais dans le neuf il faut payer la TVA (20 %) à l’État au moment de la vente. Il est plus intéressant d’investir dans l’ancien car c’est moins cher VRAI et FAUX S’il est vrai que l’ancien est moins cher et que la rentabilité y est donc plus élevée, les impôts le seront également car la Loi Pinel ne s’applique pas. Or pas de Loi Pinel : pas de défiscalisation.

Je dois prendre mon assurance emprunteur avec la banque qui m’accorde le prêt

FAUX Cette assurance (qui couvre le crédit en cas de décès, invalidité ou chômage) est obligatoire mais on n’est plus obligé de la prendre avec la banque qui fait crédit. Le plus souvent, les deux vont de pair mais si la banque qui accorde le prêt est d’accord pour les désolidariser, on peut prendre l’assurance dans une autre banque. C’est même une bonne idée car cela permet de faire jouer la concurrence et, en principe, l’assurance individuelle est moins chère, surtout pour les jeunes (qui présentent généralement des risques de santé moins importants), car on paie la prime sur le capital restant dû.

Pour investir dans le cadre de la Loi Pinel il faut être propriétaire de sa résidence principale

FAUX Il y a d’ailleurs beaucoup de jeunes qui achètent pour plus tard et se constituer un capital, surtout lorsqu’ils ont une forte mobilité professionnelle. Ils investissent donc dans le but de louer afin de ne pas être bloqués par une résidence principale.

Il faut investir près de chez soi et si possible en centre-ville

VRAI et FAUX Tout dépend du quartier dans lequel on vit. Il est effectivement plus malin d’investir dans une ville que l’on connaît, car on est en mesure d’identifier les « bons » quartiers, ceux qui seront plus recherchés. Mais si l’on vit dans un quartier « qui craint », mieux vaut investir dans un autre, qui sera plus attractif.

La Loi Pinel ne concerne que les logements

VRAI La Loi Pinel est un dispositif qui ne fonctionne que si l’on achète du neuf, appartement ou maison, dans le but de louer. On ne peut donc en profiter si l’on décide d’acheter un garage, un commerce, une place de parking…

On ne peut pas loger ses enfants dans un investissement Loi Pinel

FAUX On peut louer à ses ascendants et descendants. Attention toutefois avec les enfants, car cela les sort du foyer fiscal et ils ne pourront bénéficier des APL (bien que la loi prévoit une obligation de louer au prix du marché).

L’investissement Pinel est un bon plan pour les expatriés

VRAI, mais… Il arrive que les expatriés (hors DOM-TOM) ne cotisent pas, donc l’investissement immobilier leur permet de se constituer un investissement, notamment pour la retraite. C’est une sécurité, une réserve. En revanche, ceux qui ne cotisent pas car ils travaillent et paient leur impôts à l’étranger ne bénéficieront pas de la défiscalisation. Attention, il y a des cas particuliers selon le pays, l’employeur…

La Loi Pinel ne s’applique pas outre-mer

FAUX La Loi Pinel prévoit des cas particuliers pour les DOM-TOM. C’est une variante avec des calculs différents, mais il est tout à fait possible d’en bénéficier si l’on investit outre-mer.

par Chloé Chateau

Financer son logement autrement

Aller voir son banquier, contracter un prêt pendant plus de 20 ans, ce n’est pas votre tasse de thé ? Des alternatives existent, plus collaboratives.

TONTINE OR NOR TONTINE ?

Au lieu de demander une avance à ta tante, participe à une Tontine. Ce système de prêt entre particulier est aussi appelé « contrat de prêt » et doit son nom à un banquier italien du XVIIe siècle, Lorenzon Tonti. Le pacte tontinier peut être réalisé au sein d’un cercle familial, amical, de travail ou avec des inconnus. Chacun des épargnants injecte dans l’association une somme définie, pendant une durée déterminée entre 10 et 25 ans. Soit l’argent de la cagnotte est versé en totalité à chaque membre en une fois par an, jusqu’à ce que tout le monde ait reçu sa part ; soit le pot se remplit pendant des années, investi selon un accord commun, avant d’être finalement distribué à tous, avec les bénéfices générés en prime.

UN HABITAT COLLABORATIF

Cette pratique scandinave est assez nouvelle en France. Il s’agit d’acheter à plusieurs un terrain, se mettre d’accord pour concevoir un bâtiment, le financer à plusieurs, pour finalement y vivre ensemble. Les retraités et les jeunes ménages peuvent être séduits par cette colocation dont vous êtes le propriétaire. Aussi appelé habitat participatif, il permet un mode de vie alternatif. Par exemple, de mutualiser les chambres d’amis ou le jardin, de réaliser des économies d’énergie et de favoriser les parties de Mölkky entre voisins le soir, après le travail. La loi Alur a encadré cette pratique en mettant en place une forme juridique de coopérative d’habitants ou de société d’attribution et d’autopromotion.

dthdtydrgt

LE CROWDFUNDING POUR INVESTIR

Acheter une maison ou un appartement peut aussi servir à investir. C’est plus rentable que de miser sur un cheval de course nain notamment. Et les plateformes de financement en ligne, le « crowdfunding » pour les bilingues, s’y sont mises. Certains sites proposent par exemple d’acheter une partie d’un terrain à construire, en complétant à plusieurs la part du promoteur. Une fois la maison sortie de terre, ce dernier rembourse les investisseurs à hauteur d’un pourcentage convenu. On peut aussi investir dans de l’ancien et gagner un pourcentage sur le loyer. Il est possible dans ce cas de devenir un jour propriétaire en rachetant les parts des autres. Autre exemple, devenir propriétaire pour une durée limitée.

SCI, UNE AFFAIRE DE FAMILLE

La société civile immobilière ou SCI est par définition un groupement de personnes qui s’unissent pour acquérir un bien immobilier afin d’en tirer profit, en acquérant un immeuble destiné à la location, ou pour le partager en famille. Il est avantageux de constituer une SCI si l’on veut gérer la maison parentale entre descendants par exemple. Ici, en cas de conflit, chacun peut céder sa part à tout moment, sans avoir à vendre le bien. Elle permet aussi de transmettre son logement progressivement de son vivant, à son conjoint ou ses enfants, en effectuant des dons-partage. Et pas besoin d’être une famille nombreuse, une SCI peut commencer à partir de deux personnes et peut même intégrer des mineurs. Un notaire pourra établir les statuts de la société pour éviter tout écueil.

Pauline Phouthonnesy