La Touraine vibre-t-elle pour les Jeux Olympiques ?

La flamme ne passe pas par la Touraine, et alors ? Est-ce une raison pour laisser de côté les Jeux Olympiques ? Dans les clubs sportifs ou le secteur touristique, on regarde en effet de près cet événement mondial.

À l’office de tourisme de Tours, pas l’ombre d’une Phryge. « Une quoi ? » nous direz-vous. Une Phryge, la mascotte des Jeux Olympiques de Paris 2024, inspirée du bonnet phrygien des révolutionnaires de 1789 (certains y ont vu un grand clitoris, on vous laisse juger sur pièces). Est-ce à dire que la Touraine et ses visiteurs se désintéressent de la grand-messe sportive mondiale, qui n’a pourtant lieu que tous les quatre ans, et que la France a l’honneur d’accueillir cette année ?

La Touraine n’hébergeant aucune compétition olympique, l’office de tourisme Tours Val de Loire n’a pas vu l’intérêt d’investir dans des peluches qui seraient restées sur les étagères. Mais les acteurs du tourisme ont quand même mis quelques espoirs dans les J.O., comme l’explique Henri Poignet, directeur de l’office de tourisme Tours Val de Loire : « On mise sur le fait que les visiteurs étrangers qui feront 12 000 km pour venir aux J.O. en profiteront pour visiter le reste de la France. Mais à l’heure actuelle, on n’a pas de mouvement important en ce sens. Les J.O. pourraient même avoir l’effet inverse, à savoir motiver certains étrangers, qui souhaitaient venir en France cet été, à repousser leur voyage pour éviter les Jeux, mais il est difficile d’évaluer pour l’instant l’impact à venir des Jeux Olympiques sur le tourisme. »

Un résultat mitigé ?

Les Jeux, un repoussoir ? C’est une des hypothèses envisagées par l’office de tourisme, l’Agence départementale et le comité régional du tourisme. La campagne de communication coordonnée misait sur l’exode des Parisiens vers la province, refuge pour télétravailleurs fatigués des contraintes olympiques.

Résultat : très mitigé, selon Peggy Boutin, directrice générale de Val de Loire Tourisme – Gîtes de France pour la Touraine : « On croyait fort à cet exode, mais l’afflux qu’on attendait n’a pas eu lieu. Ou peut-être pas encore ? En tout cas les réservations dans les 659 gîtes d’Indre-et- Loire sont à peu près identiques à l’an dernier, sans frémissement particulier. »

On s’active dans les clubs sportifs

Et si, après tout, c’était du côté sportif et chez les Tourangeaux qu’il fallait chercher un véritable effet J.O ? Au comité départemental olympique et sportif, évidemment, on s’active ! Antenne locale du comité national olympique, cette instance fait la promotion du sport et accompagne les clubs de Touraine dans leur structuration. En 2024, les Jeux et le label « Terre de Jeux » sont en haut de la pile des missions à gérer !

À la Foire de Tours en mai, ou lors des 24 étapes sportives prévues sur le territoire régional pour les scolaires et le grand public, avant la caravane sportive du Département en milieu rural : toute occasion de promouvoir le sport et l’esprit olympique est bonne à prendre.

Objectifs adhérents

Ces événements sportifs et festifs sensibilisent à l’esprit J.O., mais ont aussi « un véritable impact sur la prise de licences dans les clubs à la rentrée » précise Francis Moulinet, directeur du CDOS 37. Plus d’adhérents ? C’est l’objectif du club de tir sportif de Monts. Dans le cadre des nombreux événements organisés par la ville, sous le label « Terre de Jeux », l’association propose des séances d’initiation aux femmes, tous les mercredis soirs du 5 juin au 31 juillet : « Notre activité a souvent avec une connotation masculine. Nous profitons donc des J.O. pour faire découvrir le tir au public féminin, encore peu présent dans nos clubs ! », précise le président, Pascal Vrignault.

Pascal ira d’ailleurs assister à certaines épreuves olympiques. Non pas à Paris, mais à Châteauroux, seule ville de région Centre Val de Loire à accueillir des épreuves.

Encourager les sportifs ? C’est une autre histoire pour Clémence, maman de Lilian, jeune handballeur de onze ans : « 145€ par place pour aller voir un match de l’équipe de France féminine en phase de qualification, à Paris. Donc c’est le système D pour le logement et le transport, pour compenser ! »

Heureusement pour les petits budgets (ou les fainéants ?) on pourra voir des sportifs de haut niveau à Tours d’ici quelques semaines. La ville sera en effet le camp d’entraînement de cinq équipes de rugby à 7 et l’équipe canadienne de volley-ball, et des rencontres avec le public devraient être organisées. Histoire de raviver notre flamme pour les J.O. ?

Emilie Mendonça / Photo : Adobe stock