Vivre 100 vies avec Nous qui sommes cent

Nous qui sommes cent, c’est la vie d’une femme, revécue par trois comédiennes représentant chacune une époque de sa vie. Qu’avons-nous fait de nos vies et que pourrions-nous refaire autrement ? Interview de Sandrine Gréaume, qui a signé la mise en scène.

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Nous qui sommes cent, c’est la vie d’une femme et pourtant, il y a trois comédiennes sur scène. Quel est ce mystère ?
Sur la scène, en effet, il y a trois femmes en même temps, tout au long du spectacle. On les appelle 1, 2 et 3. 1, c’est la jeune femme. 2, c’est la femme d’âge moyen et 3, c’est la femme d’âge mûr. Mais en fait, on s’aperçoit très vite qu’il s’agit de la même personne. Et le départ du texte c’est « Alors, on est prêtes, on le fait ou on ne le fait pas… ». L’idée, c’est qu’elles reparcourent leur vie pour la changer, pour modifier ce qui n’a pas marché, ce qu’elles ont raté.

Mais, évidemment, ce n’est pas si simple…
Non, bien sûr, car quand on a 20 ans, 35 ans ou 60 ans, on n’a pas les mêmes désirs et on n’a pas la même mémoire. Donc, ces femmes sont souvent en désaccord parce qu’elles ne se souviennent pas des mêmes choses.

Quelles sont leurs personnalités respectives ?
1, c’est celle qui est complètement idéaliste, qui a envie de s’engager dans la vie et qui revendique une liberté absolue. Même si elle se raconte aussi des films par rapport à qui elle est. 2, c’est celle qui se dit qu’à un moment, il faut se poser un peu mais qui est tiraillée entre sa jeunesse et son devenir. 3, c’est celle qui connaît l’ensemble du parcours. Elle a le recul et un peu les regrets aussi, mais elle ne veut pas forcément tout changer.

Cette envie de refaire tout ou partie de sa vie, n’est-ce pas un sentiment qui nous gouverne tous ?
Oui, c’est complètement universel. L’auteur met trois femmes sur le plateau, mais il aurait pu mettre trois hommes. Bien sûr, le texte aurait été différent et les choses n’auraient pas été racontées de la même façon, mais il s’agit avant tout du parcours d’une vie, avec ses regrets, ses échecs, l’humour et la distance que l’on peut avoir par rapport à des bêtises que l’on a pu faire.

Et que vient faire Stéphane Gourdon, cofondateur des Wriggles et papa de Noof dans cette aventure ?
Stéphane est vraiment le quatrième personnage de la pièce, même si son rôle n’est pas écrit dans le texte. L’action se déroule sur un toit et lui, il apparaît au lointain, comme s’il se trouvait dans un autre immeuble, comme si c’était un voisin. J’ai demandé à Stéphane de travailler la musique vocale et les voix chaudes qu’il sait si bien faire, pour ponctuer les moments de vie et les souvenirs. C’est une musique uniquement vocale et entièrement jouée en direct.

>>>Nous qui sommes cent, de Jonas Hassen Khemiri, par la Compagnie des Uns des autres, mise en scène de Sandrine Gréaume, à Oésia, le vendredi 16 mars, à 20 h 30. De 8 à 13 €.

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