Rencontre avec les étudiants internationaux à Tours. Abdallah : « La Ville de Tours, moi je l’aime beaucoup »

#EPJTMV [2/4] À 27 ans, le jeune étudiant tchadien arrivé en septembre 2020 sur le territoire français s’épanouit pleinement en Touraine. Nous sommes allés à sa rencontre pour échanger sur son intégration dans notre région. Rencontre avec un étudiant international – épisode 2.

Titulaire d’une Licence d’Histoire obtenue à l’université Adam Barka d’Abéché (Tchad) et en pleine rédaction d’un mémoire sur les relations franco-tchadiennes dans le domaine militaire, Abdallah Moussa Atitallah n’a pas hésité à quitter son pays natal pour s’envoler vers la France. Né en 1995 à Abéché, au Tchad, ce n’est qu’à 24 ans que le jeune Abdallah s’est installé en Touraine. Arrivé visa en poche, le 4 septembre 2020, en pleine pandémie de Covid-19, la mission s’annonçait périlleuse.

Premières semaines compliquées

Installé à la résidence du Crous de Grandmont, il rejoint dès la rentrée le Master de recherche en Histoire de la faculté d’Arts et Sciences Humaines des Tanneurs. « Le choix de venir étudier en France me semble tout à fait normal, nous explique Abdallah. Le français a une place prépondérante au Tchad et nous avons de nombreux accords et traités qui lient nos deux pays. »

Mais les premières semaines se sont vite compliquées pour l’étudiant. Malade, il est rapidement pris en charge par l’Institut régional pour la santé (IRSA) et le Centre de lutte anti-tuberculose (CLAT 37) avant d’être hospitalisé pendant un mois à l’hôpital Bretonneau.

Soutien étudiant

Face au pays champion des démarches administratives, Abdallah a réussi à s’en sortir. « Je suis quelqu’un de rationnel, qui aime discuter. Je suis venu d’un monde différent, avec une autre culture, mais je ne pouvais pas l’imposer aux Tourangeaux. » Grâce à cela, il s’est fait sa place auprès de ses pairs. Ses camarades l’ont rapidement aidé dans ses démarches avec la Faculté Arts et Sciences Humaines. Une université qui n’a plus de secret pour lui :

La technologie présente en France contraste avec les moyens plus limités dont il bénéficiait au Tchad. Les autres élèves ont également conseillé Abdallah afin qu’il soit affilié à la sécurité sociale et qu’il adhère à une complémentaire santé. S’il mentionne « une société qui ne [le] reconnaissait pas au départ », Abdallah se sent désormais pleinement intégré malgré les obstacles qui se sont dressés sur son chemin. Il peut également compter sur le soutien des étudiants et professeurs tchadiens avec qui il garde de très bons contacts.

Visa et titre de séjour

« Mon ambition finale, c’est d’être une personnalité de renommée à l’international. J’accorde également de l’importance au métier d’enseignant. La meilleure des choses, c’est de partager notre savoir et ce que chacun a d’unique. » Sa volonté d’échanger des connaissances et de rencontrer de nouvelles personnalités l’ont ainsi amené jusqu’en France : « Depuis toujours, mon ambition personnelle était de partir à l’étranger. »

Le Tchad bénéficiant de relations étroites avec la France, Abdallah n’a pas eu de difficultés à postuler dans les universités françaises via la plateforme Campus France. Il explique cependant qu’il n’a obtenu aucune aide financière, exceptée celle de sa famille. Contrairement à d’autres étudiants africains, comme ses amis gabonais qui bénéficient de bourses à l’intention de jeunes étrangers.

Titulaire d’un visa d’un an obtenu à l’automne 2020, Abdallah a renouvelé ce dernier afin de continuer ses études, son Master d’Histoire en poche. Une fois qu’il sera sur le marché du travail, il devra cependant faire une demande de titre de séjour afin de s’installer et de trouver un emploi sur le territoire français. Peu importe la prochaine destination qu’il choisira, Abdallah gardera toujours un très bon souvenir de  son passage en Touraine :

Texte : Florian Wozniak / journaliste en formation à l’EPJT

Crédit photo : Charles Bury / journaliste en formation à l’EPJT