Typhaine Lebègue est l’auteure de la première thèse française consacrée à l’entrepreneuriat au féminin, publiée en 2011. Elle est docteure en sciences de gestion et professeure en entrepreneuriat et gestion des ressources humaines à l’école de commerce FBS Tours.
Est-ce plus difficile pour une femme de monter son entreprise ?
Le débat n’est pas dans le plus ou moins dur. Le mot serait plutôt « spécifique ». Il faut tenir compte des spécificités de la femme, son identité imprègne la réalité, mais la rédaction d’un business plan c’est la même chose pour tout le monde. Il faut convaincre et cet aspect implique de se vendre, or les femmes peuvent avoir tendance à se sentir moins légitimes pour cela.
Mais, les banques ne sont-elles pas plus sévères avec elles ?
Selon moi, il faut plutôt interroger la perception qu’ont les femmes de leurs propres projets. En fait, elles développent elles-mêmes une gestion plus « prudentielle » de leur entreprise. Elles font en sorte qu’il n’y ait pas de casse au cas où elles échouent, et ont donc tendance à faire plus souvent appel à leur épargne personnelle. Pourtant ce n’est pas un bon choix stratégique que d’éviter la relation avec le financier. Elles n’investissent pas assez d’argent au début ce qui n’est pas bon pour que l’entreprise soit pérenne.
Les femmes s’auto-verrouillent en quelques sortes ?
Oui. Une étude nationale auprès des étudiantes montrent qu’elles ont moins l’intention d’entreprendre. Pourtant lorsque j’ai organisé une conférence sur le thème « femmes entrepreneures, et pourquoi pas vous? » il y a