Les Restos sur la paille

Quel symbole… Depuis 30 ans, à l’initiative d’un humoriste qui n’avait pas oublié pourquoi et pour qui il était là, une association vient en aide « à ceux qui n’ont plus rien, sans idéologie, discours ou baratin… » Toujours plus de bénéficiaires, toujours plus de besoins, les Restos sont devenus une composante du paysage de notre pays.

Sauf que non. Ce « service public » de la bienveillance et de la solidarité, il est bien associatif. Il est né et il vit par lui-même. Et, n’en doutons pas, c’est une situation qui convient bien à un État qui, quelque soit son étiquette politique, n’a pas tellement envie de nationaliser la misère sociale. Parce que ça coûterait quand même un peu cher.

Mais aujourd’hui, les Restos sont au bord du gouffre. Trop de monde à aider, trop d’inflation, plus assez de bénévoles… Il faut trouver 35 millions d’euros. Sinon, dans les trois ans, ils laisseront leurs 150 000 bénéficiaires sur les carreaux de France et de Navarre. Et le pays, du coup, se retrouve face à lui-même. Quand la précarité devient si importante qu’une association et la solidarité ne suffisent plus à y répondre, n’est-il pas temps de se poser quelques questions ?