L’âme slave

L’histoire de Wagner, Prigojine, tout ça (lire notre décryptage), si on y réfléchit bien, c’est juste un conflit entre un fournisseur et son client. Le client trouve qu’après toutes ces années, son fournisseur en prend un peu à ses aises. Qu’il devient gourmand et, même, qu’il commence à se mêler de ses affaires, à lui dire ce qu’il aurait intérêt à faire.

Ça commence à lui chauffer un peu les oreilles et, donc, il décide de lui couper les vivres et de le faire rentrer dans le rang. Seulement voilà, on est en Russie et le fournisseur, son métier, c’est de fournir des soldats. En France, on aurait eu une tribune dans Le Figaro et ça se serait soldé par un rendez-vous au ministère de la Défense.

En Russie, âme slave oblige, ça nous donne des chars qui roulent vers la capitale, des discours en costard noir à la télé, des barricades dans les rues. Et, à la fin, un bon deal : l’exil du fournisseur (qui doit quand même faire attention à la couleur de son café), la milice qui intègre l’armée et la vie qui reprend son cours. Mais tout ça, avec force et fracas !

Matthieu Pays