Kylian et le roi

On ne dit pas non au roi. C’est, pendant très longtemps, ce que les rois ont pensé. Les vrais rois, avec la couronne et le spectre, qui auraient voué aux galères le premier qui leur aurait manifesté leur refus. Puis, plus tard, certains rois de la politique, qui ont longtemps cru pouvoir tenir le pouvoir dans une main et le consentement de tous et toutes (enfin, surtout toutes), dans l’autre.

Les rois du PAF, de la scène ou de l’écran, de la mode ou des médias, les roitelets de tous acabits. Même les tout petits souverains dans leur royaume minuscule, une arrière boutique, un bout de bureau, une PME de sous-préfecture.

Kylian, lui, il a dit non au roi du foot. Le très, très gros chèque du PSG a sans doute été plus déterminant que sa peur du déménagement et sa réticence à apprendre une nouvelle langue. N’empêche : il a dit non. Comme plusieurs femmes puissantes ont dit non au monarque républicain qui voulait les adouber Première ministre.

Et ces refus, quelle que soit la noblesse réelle ou supposée de leurs motivations, ont quelque chose de réconfortant. Et, sans mauvais jeu de mot footballistique, ça s’appelle le libre-arbitre.

Matthieu Pays