Deux stades, deux ambiances

On s’entasse, on se bat, on achète des faux billets à prix d’or. On grimpe sur les piliers, on escalade les grillages, on est nombreux et très énervés. Du coup, on ne sait plus bien quoi faire. On retient, on arrête, on cogne, on interpelle. Côté terrain, version tribunes, on attend, on retarde, on s’interroge, on essaye de savoir ce qu’il se passe exactement.

Et devant son poste, on n’en croit pas ses yeux. Tout ça, pour 90 minutes à se regarder au milieu de terrain en espérant que l’autre ne tirera pas le premier. Un des deux tire. But. On remballe.

Alors que deux heures avant, autre stade, autre ballon, on se regarde, on se jauge, on se respecte. Sur la pelouse, on s’affronte, on s’écoute, on joue ensemble. On souffre, on ne lâche rien. Dans les tribunes, on agite des drapeaux, on vibre, on chante.

On a payé son billet et on ne le regrette pas. Devant son poste, on espère, on tremble, on explose, on jubile. Tout ça pour un titre, enfin, arraché au bout de l’effort, une mention au tableau d’honneur de l’histoire du sport. Et, le lendemain matin, c’est le premier stade qui fait la Une et pas l’autre. Allez comprendre…

Matthieu Pays