DES LIGNES

DES LIGNES, c’est bien un truc d’humain ça, de tracer des lignes partout comme ça. Des lignes droites, gravées dans le sol et qui séparent deux pays pour toujours. Des lignes si puissantes qu’un président américain, juste en les franchissant d’un pas, croit entrer dans l’histoire. Des lignes tracées par les guerres et les traités, blanches pour la photo mais, le plus souvent, rouge du sang des hommes.

Ce n’est rien, une ligne, qu’un trait de peinture posé par terre, sur le goudron des frontières ou sur la pelouse d’un stade de foot. Et pourtant, ça change tout.
Si le ballon franchit la ligne blanche, c’est l’explosion. Des larmes pour les unes, le grand bonheur pour les autres. Si le pied n’est pas posé sur la ligne, plus rien ne va, il faut retirer le penalty.

Et vous savez quoi ? Des lignes, on en a même dans la tête. Les idées des hommes, noires ou vertes, bleues ou rouges, finissent toujours par suivre une ligne. Et même à tmv on a la nôtre, éditoriale, qui guide nos choix et nos journées.

Oui, mais voilà, si on efface les lignes, on ne peut plus jouer au ballon. Et puis, effacer l’histoire, quelle folie ! Alors, comme les enfants, jouons des lignes. Comme les artistes, dansons dessus et le monde, je vous assure, en sera plus léger.

Matthieu Pays

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