Stéphane Balzeau, le souffle du Conservatoire

#VisMaVille Stéphane Balzeau est professeur de musique au Conservatoire de Tours. Il y a développé la filière tuba, aujourd’hui en pointe.

Il est au cœur de la spécialité musique du Conservatoire de Tours, un important complexe artistique niché entre la rue du Petit Pré et celle des Ursulines. Parmi les 82 professeurs de musique, Stéphane Balzeau imprime sa marque, donne du souffle depuis près de 25 ans pour que soit reconnue sa filière, celle du tuba.

Cet instrument, le plus grave de la famille des cuivres, n’a pas la réputation flamboyante du piano ou du violon. Méconnu, il regroupe deux familles, celle des tubas et celle des saxhorns, aux formes et tessitures variées. « Il a pour rôle d’accompagner l’orchestre, permettre que tout sonne bien, c’est la fondamentale. Il est très utilisé aussi dans les brass band et permet de tout jouer des classiques aux thèmes, comme les Beatles », précise Stéphane Balzeau.

S’il a choisi cet instrument, c’est par hasard. « J’ai commencé à jouer en Harmonie à 11 ans, mon père qui jouait de la clarinette en était le président ; et il manquait une « basse », c’est ainsi que cela s’appelait à l’époque. On m’a donné l’instrument, et j’ai adhéré. »

Depuis 1998, Stéphane Balzeau, formé aux conservatoires de Poitiers et Paris, enseigne le tuba au Conservatoire de Tours. C’est d’ailleurs l’année de création de cette filière qu’il n’a eu de cesse, depuis, de développer. « J’ai beaucoup donné d’énergie car c’est un métier passion. Il faut se bouger dans ce milieu pour donner envie aux enfants de découvrir cet instrument. Aujourd’hui, nous sommes deux professeurs de tuba pour une trentaine d’élèves. »

Ce qui en fait une filière majeure et une singularité tourangelle. Stéphane Balzeau enseigne au Conservatoire la pratique du tuba 16 heures par semaine (pour 24 h de préparation instrumentale, d’arrangement, de répétition, de réunion avec ses collègues).

Les cours d’une heure se déroulent en petits comités de un à trois musiciens. Ce jour-là, Elie, en Diplôme d’enseignement musical, s’échauffe et répète avec Stéphane. Avant le cours et dans ses interstices, les échanges se font parfois personnels, détendus. « Nous avons une relation privilégiée avec nos élèves, je ne suis pas seulement leur professeur de tuba, mais je les accompagne dans leur vie. Pour certains, de 7 ans à l’âge adulte ! »

Stéphane Balzeau apprécie également les cours donnés à l’extérieur via l’opération Orchestres à l’école « qui touche des enfants qui n’ont pas forcément accès à la musique ».

Moteur dans son domaine, il a également créé le concours international de tuba regroupant 180 candidats du monde entier. Il a aujourd’hui « passé la main », ce qui lui permet de retrouver le temps de jouer en brass band, quintet de cuivre ou encore à l’orchestre symphonique de Tours et celui de chambre de Nouvelle-Aquitaine.

Textes et photos : Aurélie Dunouau