Aucard de Tours : l’interview de Kadavar

Jeudi, les très grands Kadavar (2 mètres au garrot) ont retourné le festival Aucard avec leur rock inspiré des Black Sab’, Led Zep’ et consorts. Avant le concert, tmv a eu la chance de discuter avec l’ultra-sympathique Simon Bouteloup, bassiste français de ce trio allemand. Vous suivez ? Tant mieux, car on a pu parler rock’n’roll, musique rétro, cordes cassées et… grosses barbes.

Image59
(Photo tmv)

Hello Simon ! Bienvenue à Tours. Est-ce qu’on peut se tutoyer ?

Simon « Dragon » Bouteloup : Salut ! Merci beaucoup. Et bien sûr qu’on peut se tutoyer.

La première fois que j’ai vu Kadavar, c’était au Hellfest l’an dernier. Vous avez atomisé la scène. Tu te souviens du concert ?

On a joué deux fois sur la même scène au Hellfest, la « Valley ». C’est un festival très pro, très « friendly ». Le second concert, c’était presque la routine (rires). Tout s’est bien passé.

Ça te met un peu plus la pression de jouer ici, à Aucard où les genres représentés sont plus éclectiques, plutôt qu’un festival de metal ?

Oh non, je n’ai pas peur. Ça fait plaisir de jouer devant un public plus diversifié. C’est bien de se retrouver dans d’autres cadres, pas forcément qu’avec des métalleux. On peut varier nos set-lists. Bon, là je ne sais pas ce qu’on va jouer, car on n’a pas encore parlé des morceaux qu’on allait faire! (rires)
[NB : l’interview se déroule 1 h 30 avant le concert!]

Ah oui, il va peut-être falloir se décider, haha !

On fait souvent ça. Il faut surprendre !

Il est évident qu’on assiste en ce moment à un revival, un retour aux sources avec toute cette vague de musique rétro, la passion vinyle, etc. Selon toi, c’est une réaction face à un monde devenu trop digital, trop froid ?

Il y a souvent ça dans le mouvement culturel. Je pense par exemple aux photographes qui se sont inspirés de la peinture préraphaélite, à travailler avec du flou. Tu parles des vinyles aussi : les ventes explosent. En 2014, ça représentait 6-7 % de la vente globale de la musique. C’est une petite échelle, mais aujourd’hui, je pense qu’on a carrément dépassé les 10 %. Le problème, c’est qu’il faut faire la queue maintenant pour sortir son vinyle ! Regarde, c’est tout con : les Stones qui ressortent un vieil album remasterisé en vinyle. Bah toi, forcément, quand tu es un groupe moins important, tu passes derrière, tu galères, tu attends.

Comment décrirais-tu la musique de Kadavar ?

Disons que ça devient de plus en plus lourd, dans le sens heavy. On va vers l’essentiel, tout en gardant un format pop. On a des morceaux moins longs, des riffs simples, mais accrocheurs.

Image60
(Photo tmv)

Tu réfutes cette étiquette « rétro » ?

C’est retombé, la vague est finie. On évolue. Oui, c’est rétro, mais on reste aussi contemporains. On s’inspire sans copier, on synthétise nos influences. On capte l’essence d’une période.

C’est quoi la vie d’un groupe de rock sur la route ? Certains imaginent ça très sexy…

Ça dépend des conditions. Quand tu commences, tu es dans un bus, tu tentes de choper des hôtels et tu conduis en permanence pour jouer le maximum, partout ! Après tu as un gros bus qui roule toute la nuit et tu fais moins la teuf (sourires). Du coup, ça va mieux et tu restes vivant à la fin ! (rires)

La Ville de Berlin représente beaucoup pour Kadavar (le groupe est allemand NDLR). Comment décrirais-tu ta relation avec cette capitale ?

C’est la musique ! J’avais d’autres groupes sur Paris à la base. J’ai rencontré les mecs de Kadavar en étant leur chauffeur et en œuvrant au merchandising. J’ai bougé à Berlin et là… Quand je vois tous ces jeunes qui arrivaient à y faire de la musique. Même des musiciens américains y sont venus. Ce n’était pas cher, tu pouvais avoir un job à côté et tu partais en tournée. Les projets étaient possibles !

Quand je suis parti à Berlin, j’y ai perçu une ville axée sur l’Art, où la musique imprègne la ville. Tu es d’accord ?

Carrément ! Et il y a tous les styles de musique. Les gens sont relax, la ville respire, il y a un sentiment de liberté. Je ne reviendrai pas à Paris !

Du coup, tu parles allemand comme un pro ?

Euh… (rires) Je suis moins timide en allemand. Je comprends, je parle un peu, mais tenir une conversation au téléphone est impossible. De toute façon, tout le monde parle anglais à Berlin !

Des groupes allemands comme Rammstein et Oomph ! chantent dans leur langue natale. Tu imagines que ce soit possible pour Kadavar un jour ?

Non, non, non. Ce n’est pas possible… Pas assez musical.

Tu es Français et tu es arrivé après le départ de l’ancien bassiste. Tu as pu t’intégrer dans le processus de composition des derniers albums ?

Ah oui oui ! Pour l’album « Berlin », on a vraiment bossé ensemble, on allait tous les jours au studio avec nos idées. On se comprend musicalement, j’ai de la liberté pour poser mes lignes de basse.

Tu lis les chroniques de disque sur Kadavar ?

Très rarement. Idem pour les vidéos de concerts, etc.

Parce que ça te rajoute une pression inutile ?

Non, même pas. Mais j’ai ma propre vision des choses. On a des retours, évidemment, mais sinon…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YiIZaaKVqiQ[/youtube]

Toujours en parlant de pression… ça vous en a donné en signant sur un gros label metal (Nuclear Blast) ?

Non. Il y avait bien sûr une petite pression pour sortir le deuxième album, en terme de timings etc. Mais il y a une très bonne communication avec Nuclear Blast. Une totale confiance et une vraie liberté ! Bon, parfois ils aiment plus ou moins certains morceaux, mais ne nous imposent rien. Certains groupes prennent un producteur qui leur dit comment sonner, quoi faire pour balancer un single… Nous, c’est niet ! On a même construit notre propre studio en début d’année. Notre prochain disque devrait sortir fin août, début septembre. [mise à jour : le label a annoncé ce vendredi 16 juin que le disque sortira le 29 septembre]

Bon, vous allez bientôt monter sur la scène d’Aucard là. On stresse ?

Haha, il y a toujours un peu plus de pression sur un festival. Mais on en a besoin pour nous pousser, pour nous aider à donner le meilleur. Il y a une excitation certaine. Bon, le pire, c’est de péter une corde…

Surtout sur une basse ! Quoique vu comme tu es agité sur scène, ça peut se produire, haha !

C’est clair ! À la fin d’une tournée, je finis en général avec un trou dans l’ongle !!

Si tu pouvais remonter dans le temps, tu aimerais jouer avec qui ?

(longue hésitation) Coltrane. J’aime les années 40, 50 et il y a un côté jam dans le jazz qui est génial.

Dernière question et elle est stupide… C’est quoi le secret de vos magnifiques barbes ?

Tu laisses pousser ! (rires) Zéro soin, c’est peut-être ça le secret… La route, ça fait pousser. Tous les kilomètres de route se retrouvent dans la longueur de nos barbes !

Propos recueillis par Aurélien Germain
Remerciements à Marie Petit

Vous vous appelez Lucas Martin !

#EPJTMV Vous ne savez pas comment appeler vos futurs enfants ? Faites comme tout le monde : prenez le prénom de votre star préférée ou suivez la mode !

IMG_1625
Lucas, Nathan et Enzo sont les prénoms les plus utilisés pour les garçons. Photo: Florian Gautier

Jean et Marie en 1950, Nicolas et Céline en 1980, Lucas et Emma en 2010 : ce sont les prénoms les plus répandus sur trois générations dans la région Centre. Depuis cinq ans, l’Indre-et-Loire, le Cher, le Loire-et-Cher, le Loiret, l’Eure-et-Loire et l’Indre voient naître beaucoup de Lucas, de Nathan et d’Enzo pour les garçons ; d’Emma, de Manon et de Lola pour les filles. Non, vous n’êtes pas les seuls à appeler vos enfants ainsi. Sur toute la France, le trio de tête chez les garçons ne varie pas – hormis l’ordre – et seule Chloé chez les filles grimpe sur le podium détrônant ainsi Manon. A Tours, vous avez une préférence pour Lucas et Emma. Comme quoi, tout arrive.

Les prénoms sont les témoins des générations. Sans le savoir, ils se posent en souvenir de décennies tirant leur source de stars ou d’icônes. Jean (Ferrat), Michel (Serrault),  Alain (Delon), Martine (Sarcey), Françoise (Sagan) à partir de 1950 ; Nicolas (Sirkis), Julien (Clerc), Céline (Dion), à partir des années 1980… Aucun prénom ne revient trente ou soixante ans plus tard. Le changement est perpétuel. Et cela concerne aussi la longueur du prénom. Plus l’on s’inscrit dans le présent, plus les prénoms sont courts. Vous ne nous croyez pas ? Dans le Top 10 se trouvent : Lucas, Enzo, Jules, Tom, Louis, Léo, Ethan, Hugo, Emma, Léa, Lola, Inès, Lilou, Chloé, Jade… Les prénoms composés sont bel et bien abandonnés.

Mais qui êtes-vous sans nom de famille ? Personne. En Indre-et-Loire, il est de coutume de s’appeler Martin, Moreau, Mercier, Rousseau ou Simon. Il ne sera donc pas rare pour vous de tomber sur des Lucas Moreau, des Emma Simon, des Nathan Mercier ou des Manon Martin. Bienvenue dans le Centre !

Source : INSEE et Journal des femmes

Florian Gautier