La culture face au monde d’après : devant et derrière la scène

[3/5] Ces derniers mois sans théâtre, sans musique ou sans art nous ont rendus tout chose. Mais aujourd’hui, tout repart et il faut aller de l’avant. Des acteurs et actrices de la vie culturelle tourangelle évoquent pour nous les mois qui viennent. Aujourd’hui, laissons la parole à Maïe-Tiaré Coignard, musicienne intermittente, et au régisseur technique du Petit Faucheux, Guillaume Riguet.

Maïe-Tiaré Coignard
Musicienne intermittente

Maïe-Tiaré Coignard est intermittente du spectacle. (Photo Jacques Hermitte France 2014)

« Attente. Tout est prêt, est resté en suspens et on attend. On est vraiment dans le flou. J’avais des concerts prévus avec des petites structures, dans des festivals. Je mène aussi des ateliers d’action culturelle avec des enfants dans des écoles ou des personnes âgées dans des chœurs, et je sais pas du tout si ces projets vont pouvoir reprendre, sont reportés ou annulés.

Optimisme. Dès qu’on aura des réponses, j’ai espoir que ça reprenne tout de suite, on est dans les starting blocks. Quand on est intermittent, il faut être optimiste car c’est un statut assez précaire.

Adaptation. Quand tu es musicien, c’est beaucoup d’adaptation, sur les conditions financières, techniques,… Peu importent les heures de route, les conditions, on est toujours très contents de se rendre sur les lieux des concerts et de partager les émotions avec le public. »

Guillaume Riguet
Régisseur général du Petit Faucheux

Guillaume Riguet est le régisseur technique de la salle tourangelle Le Petit Faucheux. (photo DR)

« Réinventer. En termes de programmation, on ne peut plus, selon les règles actuelles, accueillir des groupes de 15 musiciens alors on réfléchit à des formes de concert extérieures, ambulatoires, à des résidences, avec accueil de public restreint. Au niveau des répétitions, chacun travaillera à son tour dans la salle, musiciens comme techniciens son, lumière et nettoiera ses affaires.

Adapter. On a revu les règles, l’accueil des spectateurs sera différent. J’ai monté un plan de circulation dans notre bâtiment. Tout sera contrôlé, avec un énorme boulot d’encadrement, de suivi du nettoyage, les rampes d’accès, les poignées, les instruments, les câbles, consoles de montage. Nous sommes bien préparés et on se réadaptera face à la pratique. Le plus compliqué à mon avis est de savoir comment va réagir le public, comment contrôler ses diverses réactions ?

Vigilance. Je pense qu’il vaut mieux prendre ces habitudes et précautions que ne pas en faire assez. Nous sommes garants de la sécurité du public. »

Propos recueillis par Aurélie Dunouau.