L'humeur de la semaine : hors du monde

Une actualité passée à la moulinette tmv.

Photo CC Malouette
Photo CC Malouette

Ils n’entendront pas les larmes des femmes de Fukushima qui pleurent deux ans plus tard, comme si c’était hier, parce qu’il y a des blessures qu’une vie entière ne suffit pas à refermer. Ils ne sauront rien du prochain fait divers, du titre qui déchirera la Une des journaux la semaine prochaine et dont nous ignorons tout, encore. Le bruit des armes automatiques qui crachent leurs projectiles de mort dans le désert malien ne parviendra pas jusqu’à eux. Pas plus que les clameurs de la rue en Egypte ou dans d’autres villes du monde. Ils ne sauront pas qui a gagné le match. Ni le temps qu’il fait ici. Ils n’entendront pas la phrase dont tout le monde parlera, l’image qui rebondira sur nos écrans d’ordinateurs comme une puce sur un cahier. Ils ne percevront ni la sirène d’une voiture de pompiers dans la ville ni le brouhaha de la foule massée sur la place Saint-Pierre. Il n’y aura ni radio, ni télévision, ni écran, ni sonnerie d’aucune sorte. Pas d’alarme, pas de post, pas de tweet. Le temps pressé qui nous entraîne tous n’aura aucune prise sur eux. Ils seront extraits, pour un moment, pour quelques jours, du fracas du monde. Et rien que pour ça, moi, franchement, si j’étais cardinal, avant d’élire un nouveau pape… Je prendrais mon temps.