Prix du roman tmv : les livres en compétition

Pour cette nouvelle édition du Prix du Roman, tmv a choisi de ne sélectionner que quatre premiers romans d’auteurs et autrices qui, à n’en pas douter, risquent de faire du bruit d’ici peu. Rendez-vous en juin pour la délibération !

Danse avec la foudre

Jérémy Bracone, éditions L’Iconoclaste, 276 p.

Il était une fois une bande de joyeux ouvriers, artistes de la débrouille. L’un d’eux, Figuette, est marié à une jeune femme aussi irrésistible que fantasque, Moïra. Mais, comme dans tous les contes cruels, la foudre frappe : Moïra se fait la belle et Figuette se retrouve seul avec leur petite Zoé. L’usine menace de fermer, les grandes vacances approchent, l’argent manque…

Alors Figuette tente l’impossible pour enchanter les jours gris. Et reconquérir sa muse. Jérémy Bracone raconte aussi le Nord ouvrier, les usines, le souvenir de la mine et des anciens « rouges », la solidarité, les cœurs gros comme ça. La souffrance et la misère sont-elles plus douces en poésie ? Ce roman écrit au présent, pétri de détails et d’humanité, nous incite à penser que oui.

Le Doorman

Madeleine Assas, éditions Actes sud, 384 p.

C’est un homme vêtu d’un costume noir à boutons dorés. Un étranger devenu le portier d’un immeuble de Park Avenue puis, avec le temps, le complice discret de plusieurs dizaines de résidents qui comme lui sont un jour venus d’ailleurs.

À New York depuis 1965, ce personnage poétique et solitaire est aussi un contemplatif qui arpente à travers ce livre et au fil de quatre décennies l’incomparable mégapole. Humble, la plupart du temps invisible, il est fidèle en amitié, prudent en amour et parfois mélancolique alors que la ville change autour de lui et que l’urbanisme érode les communautés de fraternité. Le Doorman ouvre des portes monumentales sur le monde extérieur, observe, écoute, avec empathie et intégrité ceux qui les franchissent. Jusqu’au jour où il part pour une autre ville.

Grand Platinum

Anthony van den Bossche, éditions Seuil, 160 p.

Louise a fondé une petite agence de communication. Elle est jeune et démarre une brillante carrière, malgré les aléas du métier, liés en particulier à son fantasque et principal client, un célèbre designer, Stan. Elle doit aussi jongler avec les fantasmes déconcertants de son amant, Vincent. Mais elle a autre chose en tête : des carpes. De splendides carpes japonaises, des Koï. Celles que son père, récemment décédé, avait réunies au cours de sa vie, en une improbable collection dispersée dans plusieurs plans d’eau de Paris.

Avec son frère, elle doit ainsi assumer un étrange et précieux héritage. Un roman plein de fantaisie, de personnages attachants, qui présente les choses de la vie sous un jour inédit.

Toni tout court

Shane Haddad, éditions POL, 160 p.

C’est l’histoire de Toni. Elle se lève un matin, s’habille, déjeune, ferme la porte et s’en va pour la journée. La journée de son anniversaire et d’un match de foot. Le match de son équipe, la sienne, celle qu’elle aime. Ce soir, c’est match et toute la journée est une attente. Toute la journée est une projection de son entrée dans le stade, son entrée dans la tribune où déjà les supporters chantent son arrivée.

C’est dans cette tribune remplie d’hommes qu’elle trouvera sinon une place, du moins un espace où vivre pour un temps. Parce que la tribune est à la fois un espace qui n’imagine pas une présence féminine et à la fois un espace hétérogène, multiple, indéfinissable. C’est pour cela que Toni est un personnage qui ne veut pas se définir.


> Le jury, également composé de trois lecteurs de tmv, se réunira en juin. Un grand merci à nos partenaires : Crédit Mutuel, La Boîte à livres, Oceania – L’Univers et Fil Bleu !