Dans le quotidien de Baptiste Dupré, charpentier et éco-constructeur

#VisMaVille Baptiste Dupré est charpentier et éco-constructeur. Avec son entreprise Canopée Ecoconstruction, il construit des maisons en bois, avec une réflexion constante sur les matériaux utilisés.

Devant l’atelier de 327 m₂ de la Morinerie, à Saint-Pierre-des-Corps, un camion se remplit des décors en bois destinés au festival Terres du Son. Les locaux s’alignent dans cet espace dédié aux entreprises et celui de Canopée Ecoconstruction se partage avec un menuisier et un autre éco-constructeur.

« J’aime que ce soit animé. Nous ne sommes que 20 % de notre temps à l’atelier alors c’est pratique de partager ou prêter le local », explique Baptiste Dupré, le cofondateur de Canopée Ecoconstruction avec Christophe Ayguepsarsse. La société s’est formée il y a sept ans, après une reconversion en charpente des deux associés, aux Compagnons du devoir en un an pour Baptiste Dupré.

Cet ancien projectionniste du cinéma associatif de Richelieu, dont il est originaire, avait envie de changer de voie, après avoir tenté l’expérience sur les toits avec son cousin charpentier. « On a une autre vue du monde en haut des toits. J’étais enfermé dans une salle obscure, je suis passé du tout au tout. C’est cet aspect qui m’a plu ainsi que l’enjeu de l’éco-construction. »

Il y trouve très vite du concret, « le côté satisfaisant de voir le travail accompli. Sur le premier chantier, une couverture de bâtiment, j’ai pu me rendre compte du côté esthétique mais aussi utile. La maison est repartie pour 50 ans ! ».

Baptiste Dupré et son associé s’occupent de monter des charpentes, mais aussi des ossatures bois, des aménagements extérieurs que ce soit des bardages, appentis ou terrasses. L’isolation par l’extérieur des maisons représente la seconde facette de leur activité. « Nous utilisons principalement de la laine de bois et de la ouate de cellulose parce que c’est le plus performant et le plus abordable. »

Pour le bois, il s’agit principalement du pin douglas, venu du Jura et de la région Centre, un matériau non traité et bio-sourcé. « On essaie d’être le plus vertueux possible même si la surexploitation actuelle du pin douglas, produit en mono culture, remet aujourd’hui en question son côté écologique. »

Le métier évolue rapidement et les compétences avec. « On travaille de plus en plus avec des matériaux différents pour l’isolation, avec une recherche de performance énergétique. Il faut sans cesse s’adapter aux nouveaux matériaux », souligne Baptiste Dupré. À deux, c’est une toute petite structure.

L’administratif et les devis, compliqués avec la fluctuation du coût des matières premières, prennent un temps important. « Car il faut faire les allers retours entre les fournisseurs et les clients, comprendre d’où ça vient et l’expliquer ensuite au client. » Pédagogue, voilà encore une autre casquette revêtue par Baptiste Dupré.

Texte et photos : Aurélie Dunouau