Stratège

Moi, franchement, cette élection, je n’ai rien compris. Et ça a commencé dès le premier tour. Parmi les douze candidats en lice, il y en avait forcément un qui correspondait à peu près à nos opinions politiques. Oui, mais ça ne voulait pas dire que l’on devait voter pour lui.

Non, non, non ! Parmi les candidats qui nous déplaisaient le moins, il fallait voter pour celui qui avait une petite chance d’accéder au second tour. Et même, on était autorisés à voter pour un candidat qui nous déplaisait franchement, si cela permettait à un candidat qui nous déplaisait un peu moins de finir dans les deux premiers.

Et après, on pouvait râler en expliquant que quand même, on en avait marre de voter contre et pas pour et tout ça. Le deuxième tour, on pourrait se dire, c’est facile. C’est lui ou c’est elle. C’est basique. Erreur ! Là, on devait voter pour faire barrage à l’une ou à l’autre mais, surtout, en préparant déjà le troisième tour où on verrait ce qu’on verrait. Tous ces calculs pour, finalement, élire le même président. Vous y comprenez quelque chose, vous ?

Matthieu Pays