Gaston, c’est la vie

C’est fou comme sont les hommes ! Il faut toujours qu’ils réparent les jouets cassés ou qu’ils essayent de faire revivre les choses qui ne sont plus. On avait déjà essayé de ressusciter des dinosaures sur des îles lointaines et on a vu ce que ça a donné.

La dernière lubie en date, elle revient à l’éditeur Dupuis, qui s’est mis en tête de faire revivre notre Gaston préféré. Nous, on croyait qu’il s’était endormi sur une pile de lettres en retard et qu’il avait simplement oublié de se réveiller. Et ça nous allait bien, comme idée.

Mais non, il doit se remettre au travail, Gaston, lui qui ne sait pas trop ce que c’est, le travail. L’éditeur (que l’on imagine en gros monsieur énervé, joufflu et court sur pattes) lui demande d’aller chercher des sous chez ses fans. Mais lui, il ne sait même pas à quoi ça sert, les sous. Et il ignorait qu’il avait des fans.

Franquin ne voulait pas que son héros lui survive. Et c’était son droit. Gaston, c’est une époque, c’est quelque chose qui a un début et une fin. Comme un éclat de rire, comme une BD, comme la vie.

Matthieu Pays