Dans l’œil d’Hugues

Qu’il nous soit permis, pour la seconde fois, d’évoquer le photographe Hugues Vassal dans un billet de tmv. La première fois, c’était en octobre dernier, pour évoquer la médaille de Chevalier des Arts et Lettres qu’il venait de recevoir à la mairie de Tours. Cette fois, c’est pour saluer sa mémoire. Deux jours après son dernier spectacle autour d’Edith Piaf, dont il fut le photographe attitré, il s’est éteint, chez lui, à Tours, la semaine dernière. On se demande parfois ce qui fait les grands photographes et, par contagion, les grandes photos. Et on dit que c’est l’œil.

Celui d’Hugues Vassal était plein d’humanité. Plein d’intelligence et de vie, de malice et de bienveillance. Comme les bonnes images, son oeil ne jugeait jamais, mais il voyait tout. Il décelait, même dans les scènes les plus quotidiennes ou dans les poses les plus formelles, la petite faille de vie qui s’imprimait sur sa pellicule.

Et il n’oubliait rien, jamais. Conservons d’Hugues, ce regard clair et pur. Avec les instants de vie qu’il a capturés, c’est le plus bel héritage qu’il nous laisse en cadeau.

Matthieu Pays