Cher Monsieur Georges,

Quand vous êtes mort, j’avais dix ans et je me souviens que tout le monde était triste à la maison. Quelques années plus tard, en ces temps d’anniversaire, je viens vous donner quelques nouvelles. Non pas des affaires publiques, sujet qui, je le sais, vous rend un peu mélancolique. Non, des nouvelles de vos chansons.

Savez-vous que le petit joueur de flûteau a finalement accepté l’offre du roi ? Il parade le samedi soir sur écran plat et se fiche pas mal de ce qui se dit au village. Le gorille est soigné au Viagra et les enfants de Martin galèrent toujours à faire tourner l’exploitation familiale. Les trois capitaines se portent bien, ils ne manquent pas de boulot, merci pour eux. Et de la pauvre Hélène, pas de nouvelles.

Il n’y a plus beaucoup d’Auvergnats pour sourire au migrant qui arrive sur la plage. Quant à la mauvaise réputation, elle s’affiche en story sur nos téléphones. Vous savez quoi ? Il me prend comme une envie d’aller m’y installer, au pied de votre arbre.

Matthieu Pays