Chantal Charron, sage-femme tout-terrain

#VisMaVille Chantal Charron est sage-femme libérale à Tours. Un métier passion qu’elle aime pratiquer à domicile, au plus près des histoires personnelles.

Le mot « passionnant » revient comme un leitmotiv lorsqu’elle décrit son activité de sage-femme libérale. Cela fait plus de 30 ans que Chantal Charron exerce dont 14 à Tours et la flamme ne s’est pas éteinte.

Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si petite elle voulait devenir archéologue pour finalement se tourner vers « les origines de l’homme avec un petit h ». C’est au lycée, à Tours, qu’elle découvre sur une pancarte « ce métier mystérieux » et rencontre une sage-femme qui lui transmet sa passion.

Pour Chantal Charron, son métier est très « riche, il combine l’aspect médical, physiologique et éducatif. Une sage-femme, explique-t-elle, c’est la gardienne de la physiologie tout au long de la vie. Elle suit celle de la jeune fille, pour sa première contraception, celle de la femme lors de ses grossesses, et même celle de la grand-mère pour la rééducation de son périnée ».

Consultations gynécologiques, suivi médical de grossesse, échographies, rééducation périnéale, IVG médicamenteuse, acupuncture (et même shiatsu pour Chantal Charron !),… l’activité s’est diversifiée et intensifiée ces dernières années avec une montée en compétences. Une sagefemme poursuit désormais des études de médecine, de niveau bac + 5.

En libéral, la sage-femme reçoit à son cabinet pour des consultations d’une demi- heure minimum, mais se rend aussi à domicile pour le suivi de sa patiente, dès 48 heures après l’accouchement afin de surveiller le bien-être du bébé et de sa maman. C’est la partie que préfère Chantal Charron. « Voir comment les gens vivent, rentrer dans leur intimité, c’est touchant et cela permet de mieux appréhender des situations complexes. »

Des familles démunies, sans aucun matériel à domicile, ni compresses ni sérum, pour soigner le bébé et la maman, elle en voit à Tours. Des familles aux situations difficiles mais aussi des gens « extrêmement accueillants, notamment des familles africaines qui m’invitent à manger chez elles ». Chantal Charron, qui a le goût des voyages, affectionne ces échanges humains.

« Des histoires de vies, j’en ai connues », sourit-elle dans son bureau tapissé des faire-part des bébés qu’elle a accompagnés dans la naissance. Elle ne compte plus leur nombre depuis longtemps, mais se souvient de moments intenses, comme lorsqu’elle travaillait en Nouvelle-Calédonie où les femmes accouchaient sur la table du dispensaire au milieu des poules. Elle caresse désormais le rêve de travailler dans une maison de naissances. Pour boucler sa découverte totale du métier après la crèche, l’hôpital, la clinique, le dispensaire et le libéral.

Texte et photos : Aurélie Dunouau