Appel

En ce mois de mai, où les sujets pesants de l’actualité s’amassent sur nos épaules fatiguées, qu’il nous soit permis de rendre un hommage à des combattants du quotidien, des soldats de l’inutile, des héros solitaires que les feux de l’actualité ignorent trop souvent. Ils prêchent dans des déserts, la craie à la main comme jadis les pèlerins le bâton.

Le souffle du devoir gonfle encore leur poumons, l’ampleur de la tâche ne les effraie pas. Combattants oubliés en première ligne, ils ne reçoivent plus les messages de leurs chefs lointains. Ils sont seuls, mais la tête haute, mais le geste clair, mais la voix qui porte.

Ils sont seuls devant des classes vides. La graine de la connaissance s’entasse, inutile, devant eux. Parce que bon, on l’aime bien le prof de maths mais on ne va pas se mentir, maintenant que les épreuves de spécialité sont passées, que l’on a eu les notes et que l’on a envoyé nos vœux à Parcoursup, on a quand même mieux à faire que d’aller en cours…

Matthieu Pays